Rejet de l’eau de Fukushima: le gouvernement japonais décidera mardi du calendrier
Le gouvernement japonais fixera mardi la date du début du rejet en mer de l’eau traitée de la centrale nucléaire accidentée de Fukushima, a déclaré lundi le ministre de l’Economie, du Commerce et de l’Industrie Yasutoshi Nishimura lors d’une conférence de presse.
AFP Publié le 21/08/2023 à 11:50, mis à jour le 21/08/2023 à 11:41
Ce projet a été validé en juillet par l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) mais suscite l’inquiétude des pêcheurs japonais et de pays voisins comme la Chine.
L’opération, qui doit durer des années, n’aura pas de conséquences sur l’environnement ou la santé humaine, selon Tokyo.
« Nous voulons réunir les ministres concernés demain (mardi, NDLR) pour prendre une décision sur le début du rejet de l’eau, après avoir confirmé l’état d’avancement des efforts visant à garantir la sécurité et à remédier au préjudice d’image » pour la filière japonaise de la pêche, a déclaré M. Nishimura.
Tokyo compte déverser dans l’océan Pacifique, après traitement, plus de 1,3 million de tonnes d’eau stockée sur le site de la centrale de Fukushima Daiichi, ravagée par le tsunami du 11 mars 2011 dans le Nord-Est du Japon.
Issue de la pluie, des nappes souterraines ou des injections nécessaires pour refroidir les cœurs des réacteurs nucléaires entrés en fusion en 2011, cette eau a été filtrée mais le tritium, un radionucléide qui n’est dangereux pour l’homme qu’à très hautes doses concentrées, n’a pas pu être éliminé.
Aussi Tepco, l’opérateur de la centrale de Fukushima, prévoit un rejet dans l’océan étalé sur plusieurs années, à raison de 500.000 litres par jour maximum, et avec une dilution pour réduire le niveau de radioactivité de l’eau tritiée bien en deçà des normes nationales pour cette catégorie.
Le Premier ministre japonais Fumio Kishida a par ailleurs rencontré lundi à Tokyo Masanobu Sakamoto, le représentant de l’industrie de la pêche nippone, après s’être rendu dimanche à la centrale de Fukushima Daiichi.
« Nous avons demandé de la compréhension face à la nécessité de rejeter » cette eau, a déclaré M. Kishida après cette entrevue, jugeant le rejet dans l’océan « essentiel » au progrès du démantèlement de la centrale, dont « dépend la reconstruction de Fukushima », a-t-il ajouté.
Le gouvernement a prévu la mise en place d’un fonds d’indemnisation de 30 milliards de yens (190 millions d’euros) pour aider les pêcheurs locaux à faire face aux dommages pour la réputation de leurs produits.