Deux jours avant la présentation du projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS2018), on commence à y voir plus clair. Agnès Buzyn, la ministre des Solidarités et de la Santé a annoncé au micro de RMC, mardi matin que « plus de un milliard d’euros d’économies » reposeront sur les médicaments (sur plus de 4 milliards d’euros d’économies visées au total).
En filigrane, elle explique que cela passera principalement par un recours plus récurrent aux génériques et des baisse de prix. « Cela va demander des efforts considérables aux industriels, aux professionnels de santé pour qu’ils favorisent la prescription de génériques. » Agnès Buzyn ajoute que les Français contribueront eux aussi à la baisse des dépenses de l’Assurance maladie. Ils « doivent être raisonnables, car ils consomment aujourd’hui trop de médicaments ».
Rétropédalage annoncé sur la vente de médicaments à l’unité ?
La vente de médicaments à l’unité, qu’Emmanuel Macron avait évoqué durant la campagne présidentielle pour réaliser des économies, ne devrait pas être à l’ordre du jour. C’est une « idée complexe », a fait valoir la ministre. Car avec ce système « on risque de perdre la traçabilité du médicament ». Agnès Buzyn a précisé attendre le retour d’une expérimentation menée en Bretagne pour prendre une décision sur ce sujet.
L’effort demandé à l’industrie du médicamentera-t-il plus important qu’en 2017 ? Pas forcément . En comptant l’accroissement des ventes de génériques, les baisses de prix, un fonds de financement de l’innovation, et des contributions indirectes, les économies dépassaient allègrement le milliard d’euros. Le Leem, principal lobby pharmaceutique, l’estimait à 1,7 milliard d’euros, soit près de la moitié des économies inscrites dans le PLFSS 2017.