Mamans ! protégez vos bébés…

En 50 ans, la production de spermatozoïdes chez l’homme a diminué de moitié, le nombre de cancers des testicules doublé tandis que se multiplient les malformations génitales chez les petits garçons. Enquêtant sur cette évolution troublante, « Mâles en péril » pointe la responsabilité des 85.000 molécules mises sur le marché par l’industrie chimique

« Nous sommes en permanence soumis à une vaste expérimentation », prévient dans le film, diffusé mardi 25 novembre sur Arte, une chercheuse danoise qui incrimine non pas une molécule, mais l’effet combiné de plusieurs substances, jamais mesuré.

Les deux auteurs, Sylvie Gilman et Thierry de Lestrade, ont fait le tour des laboratoires de recherches européens, principalement danois et américains qui, les premiers, ont mis en lumière puis confirmé la perturbation des appareils reproducteurs masculins.

Pour le professeur danois Niels Skakkebaek, directeur de recherches à l’hôpital universitaire de Copenhague, ce phénomène est « potentiellement aussi grave que le changement climatique ».

En 1992, l’étude de ce pionnier constatant la division par deux du nombre de spermatozoïdes chez les jeunes Danois est accueillie par de violentes critiques, l’industrie monte au front. Mais la biologiste américaine Pr Shanna Swan, mandatée par l’Académie des Sciences des Etats-Unis la confirme, puis le Pr Pierre Jouannet, de l’hôpital Cochin à Paris.

Parallèlement, les études conduites sur la faune sauvage montrent une féminisation des populations de poissons ou d’amphibiens dans certains cours d’eau exposés aux pesticides. En Floride, le Pr Lou Guillette constate que les alligators naissent avec des attributs virils réduits.

« Dans cette histoire, on a un faisceau d’arguments qui convergent: la corrélation entre l’altération de la fertilité et l’exposition aux perturbateurs endocriniens », explique le Pr René Habert, de l’Université Paris-Diderot. Avec l’INSERM, il vient de démontrer pour la première fois sur l’homme, l’impact direct des phtalates sur l’appareil reproducteur masculin.

Or les phtalates, des assouplisseurs de plastique, sont omniprésents dans l’environnement moderne, tout comme les retardateurs de flammes, les PCB ou les pesticides, mis sur le marché par l’industrie chimique.

Après « Le Monde selon Monsanto » sur les OGM l’an dernier, Arte poursuit avec « Mâles en péril » une série consacrée à la santé environnementale. La diffusion du film, mardi, était suivie d’un débat en présence d’Andreas Kortenkamp, Responsable du service de toxicologie de l’université de Londres, François Veillerette, Président de « Mouvement pour le Droit et le Respect des Générations Futures » et de la secrétaire d’Etat à l’Ecologie Nathalie Kosciusko-Morizet qui organisait, le même jour, un colloque européen sur le thème « Environnement chimique, reproduction et développement de l’enfant ». AFP

Une baisse alarmante des spermatozoïdes
Extrait n° 1 – Deux études, menées l’une en france et l’autre au Danemark, concluent à une baisse alarmante de la qualité spermatique…

…http://www.arte.tv/fr/accueil/Videos-sur-ARTE-TV/2151166,CmC=2295208.html

Une nature qui se féminise
Extrait n° 2 – Au contact d’un herbicide, l’Atrazine, les jeunes grenouilles mâles se féminisent !

…http://www.arte.tv/fr/accueil/Videos-sur-ARTE-TV/2151166,CmC=2295234.html

Les perturbateurs endocriniens sont partout
Extrait n° 3 – Les perturbateurs endocriniens, comme le bisphénol A, ont envahi notre quotidien…

…http://www.arte.tv/fr/accueil/Videos-sur-ARTE-TV/2151166,CmC=2295236.html

Des phtalates dans le sang humain
Extrait n° 4-On trouve désormais, partout et systématiquement, des phtalates dans le sang humain…

…http://www.arte.tv/fr/accueil/Videos-sur-ARTE-TV/2151166,CmC=2295238.html

Le débat sur Arte…

…http://plus7.arte.tv/fr/detailPage/1697660,CmC=2312242,CmPage=1697660.html

Une enquête, effectuée par plusieurs associations écologistes européennes et publiée lundi 24 novembre, révèle la présence de pesticides dans la quasi-totalité des raisins de table prélevés en Italie, en France, aux Pays-Bas, en Hongrie et en Allemagne

Sur un total de 124 échantillons de raisin de table testés dans des supermarchés européens, 123 ont fait apparaître des résidus de pesticides, indique dans un communiqué le Mouvement pour le droit et le respect des générations futures en France (MDRGF), qui a participé à l’enquête.

Les ONG (Legambiente en Italie, le MDRGF en France, Milieudefensie aux Pays-Bas, Levego Munckasoport en Hongrie et Greenpeace en Allemagne) avaient confié l’analyse des échantillons à un laboratoire allemand spécialisé. Pour la France, les 25 échantillons testés se sont tous révélés contaminés. « On a trouvé des pesticides neurotoxiques, suspectés d’être cancérigènes ou encore pouvant perturber le système hormonal », souligne le communiqué de la MDRGF.

Parmi les raisins étudiés, provenant de seize enseignes de grandes distribution, 20 % étaient contaminés par dix substances chimiques différentes ou plus, et 4,8 % dépassaient les limites maximales autorisées par la nouvelle législation européenne. Quatre d’entre eux – un français et trois italiens importés – dépassaient les nouvelles limites maximales en résidus européennes. Plus grave, trois échantillons de raisin italien contenaient des pesticides interdits : le bromopropylate et l’endosulfan. Le bromopropylate est un pesticide utilisé en viticulture, sur des arbres fruitiers et en cultures légumières. Son l’utilisation n’est pas autorisée en France dans la composition de préparations mises sur le marché. L’endosulfan est un polluant organique persistant, qui provoque des dommages à long terme pour l’environnement. « La dernière autorisation tolérée dans l’Union européenne pour l’endosulfan date du 31 décembre 2007 », a précisé le président du MDRGF, François Veillerette. « De là à penser que des agriculteurs ont écoulé leurs stocks… » LeMonde

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