Exposée aux pesticides durant sa grossesse, la fleuriste se bat pour sa fille morte d’une leucémie
Depuis 2023, Laure Marivain, ancienne fleuriste nantaise, mène un combat contre la présence massive de pesticides dans les fleurs. Des pesticides qui l’ont contaminée mais aussi sa fille qui est décédée d’une leucémie à l’âge de 11 ans.
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Ouest-France Samuel NOHRA.Modifié le 09/10/2024 à 19h11 Publié le 09/10/2024 à 19h03
« Nous avons été empoisonnés, moi et ma fille Emmy. C’est bel et bien un acte odieux et criminel venant de la part d’un système défaillant. » Un silence de plomb est tombé dans la salle d’audience du pôle social de la cour d’appel de Rennes, ce mercredi 9 octobre 2024. Très digne, Laure Marivain, domiciliée près de Nantes, s’adresse au tribunal. Mais elle veut aussi toucher bien au-delà des murs de l’enceinte judiciaire.
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« Sept années de lutte »
Elle raconte « sept années de lutte et de combats acharnés à essayer de garder en vie Emmy. » Sa fille, alors âgée de 11 ans, décédée des suites d’une leucémie. « Mon crime : celui d’avoir été fleuriste et d’avoir manipulé, pendant des années, des fleurs et des plantes recouvertes de pesticides invisibles. » Un poison qui va se diffuser, pendant sa grossesse, dans son corps et dans celui de sa petite Emmy. Puis provoquer une leucémie qui s’avérera fatale.
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Une première en France
« Le lien entre le travail de sa mère et la maladie de sa fille a été reconnu en 2023 par le fonds d’indemnisation des victimes de pesticides », rappelle son avocat, maire François Lafforgue. « Une première en France. Sauf que ce fonds n’a accordé qu’une faible indemnisation uniquement à Monsieur et Madame, sans tenir compte à aucun moment du préjudice subi par Emmy. »
D’où l’audience de ce mercredi après-midi. « Mais au-delà de ça, il y a également la volonté de la famille de montrer en quoi le travail de fleuriste n’était pas anodin et pouvait exposer des salariés à des risques importants. À la fois pour eux mais également pour leurs enfants. »
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« Les médecins m’avaient demandé si je me droguais »
Laure Marivain veut faire entendre sa voix. « Quand ma fille est née, elle avait déjà de très mauvais tests sanguins. À un tel point que les médecins m’avaient demandé si je me droguais », se remémore-t-elle douloureusement. Sa leucémie se déclare à l’âge de 4 ans. Le lien avec les pesticides ne sera établi que bien après.
« Aujourd’hui, je tiens à dire que rien n’a encore été fait et que la présence des pesticides est un vrai scandale sanitaire », insiste la mère. « C’est comme si on voulait rendre invisible toutes les souffrances subies, mais aussi effacer celle de notre famille à tout jamais brisée. J’ai promis à ma fille que je ne cesserais jamais de me battre. Pour que des parents ne voient plus leurs enfants dépérir jusqu’à en mourir. » La cour d’appel rendra sa décision le 4 décembre.