DÉSERTS MÉDICAUX: LES RURAUX « CONSOMMENT » 20% DE SOINS HOSPITALIERS EN MOINS QUE LES URBAINS

14 novembre 2023

François Blanchard

Le 13/11/2023

Au service des urgences de l'hôptial de Mulhouse, le 16 janvier 2023 (illustration) — Au service des urgences de l’hôptial de Mulhouse, le 16 janvier 2023 (illustration) – SEBASTIEN BOZON

Une étude commandée par l’Association des maires ruraux de France confirme les difficultés d’accès aux soins hospitaliers pour les habitants des zones rurales.

Les patients des communes rurales moins bien soignés à l’hôpital. Selon une étude de l’Association des maires ruraux de France (AMRF), révélée par France Bleu ce lundi 13 novembre, « la localisation à la campagne devient un facteur déterminant des inégalités d’accès aux soins hospitaliers ».

Se basant sur l’analyse de la répartition géographique de plus de 18 millions de séjours hospitaliers réalisés en France durant l’année 2021, le géographe Emmanuel Vigneron conclut qu' »à âge et sexe égal, les habitants du rural très peu dense consomment 16% de soins hospitaliers en moins que la moyenne nationale ».

En comparaison avec les habitants des zones urbaines, les « ruraux isolés consomment » 20% de soins hospitaliers en moins, un chiffre qui monte jusqu’à 30% si l’on considère les séances vitales comme la dialyse et la chimiothérapie.Play Video

Rôle déterminant de la distance

Prenant l’exemple de la cardiologie interventionnelle, dont les soins sont jusqu’à 15% moins fréquents en zone rurale, Emmanuel Vigneron décrit « une France à deux vitesses ».

« Tout se passe comme si de larges pans du territoire ne bénéficiaient toujours pas ou pas assez de ce qui constitue pourtant un progrès majeur initié voici pourtant… plus de 40 ans ! », s’alarme le chercheur.

L’étude souligne le « rôle déterminant de la distance dans le recours aux soins hospitaliers ». En clair, « plus je réside loin d’un CHU, moins je suis avantagé pour me faire opérer », résume le document qui démontre qu' »habiter loin de l’offre est un facteur important de non prise en charge », tout comme « les coûts faramineux » engendrés par le transport.