Arras : Sylvie Robache, lanceuse d’alerte du Levothyrox, signe son premier roman

En 2017, elle était à l’origine des révélations sur le Levothyrox, ce médicament destiné à soulager les malades de la thyroïde et modifié à leur insu. Elle a raconté son histoire dans un livre et aujourd’hui signe son premier roman, « Une femme tout simplement ».

Sylvie Robache a écrit un roman sur les sentiments amoureux mais pas à «l’eau de rose».
Sylvie Robache a écrit un roman sur les sentiments amoureux mais pas à «l’eau de rose».
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Par C. L. C.Publié: 4 Janvier 2023 à 15h26 Temps de lecture: 3 minPartage :

C’est une jeune écrivaine mais elle n’est pas inconnue pour autant. En 2017, Sylvie Robache, en rémission d’un cancer de la thyroïde, constatait que la formule du médicament qui lui était prescrit, le Levothyrox, avait été changée, provoquant de graves effets secondaires à elle et à bien d’autres patients. Elle lançait une pétition en ligne (345 000 signatures à ce jour), à l’origine d’une tempête médiatique. Le sujet a occupé le devant de la scène de nombreux mois, et mobilisé la classe politique. L’Arrageoise, très sollicitée, s’est engagée pleinement dans ce combat. Elle le mène toujours mais a retrouvé une vie plus calme.

Dans l’impossibilité de reprendre son travail de secrétaire médicale en raison de la maladie, elle s’est tournée vers l’écriture. « J’adore la lecture. Ma mère lisait énormément, j’ai pris sur elle cette habitude. » Elle a longtemps retenu sa plume (« je n’avais pas confiance ») avant de la laisser courir sur différents supports. « Je commence à écrire sur mon iPhone, sur un cahier et je termine sur mon ordinateur. Je le fais en trois fois. »

Après un livre témoignage sur l’affaire du Levothyrox, Sylvie Robache en a écrit un deuxième d’une veine romanesque.
Après un livre témoignage sur l’affaire du Levothyrox, Sylvie Robache en a écrit un deuxième d’une veine romanesque.

Elle a écrit en 2020, un premier livre-témoignage (« Le scandale du Levothyrox », éditions Hugo), mais sa sortie en plein Covid l’a privé de visibilité. Elle s’est ensuite attachée à écrire un roman. Un peu plus d’un an lui a été nécessaire pour mener à bien son récit. L’histoire d’une oncologue, épouse et mère de famille, dont le quotidien est troublé par l’irruption dans son hôpital d’un chirurgien prêt à tout pour la séduire… « Ce n’est pas un roman à l’eau de rose, nuance Sylvie Robache. Souvent quand on parle de l’infidélité, ce sont les hommes. Dans la vie d’une femme, il peut arriver que tout bascule, qu’il se passe des choses imprévues. Dans un couple rien n’est simple. » Son roman évoque les relations hommes-femmes, la famille, mais il est aussi question de voyages. Le style, vif, fait la part belle aux dialogues : « Je les adore. Je trouve que c’est vivant. Sinon je m’ennuie. »

Dédicaces

Sylvie Robache a pris goût à l’exercice. « C’est une expérience super-intéressante, on fait des recherches, on apprend des choses, on vit avec ses personnages. » Pour comble de sa satisfaction, l’autrice a trouvé une jeune maison d’édition locale, Placebo, et entamé des séances de dédicace. L’Arrageoise ne compte bien évidemment pas s’arrêter en si bon chemin. « Un deuxième roman est en route », confie-t-elle. Sans doute pas le dernier.

Une femme tout simplement, éditions Placebo, 16 euros, en commande sur Amazon ou en librairie. Sylvie Robache sera en dédicace le samedi 4 février au Furet du Nord d’Arras (le 11 à celui de Lens).

L’instruction judiciaire en cours

La mobilisation de 2017 a amené le laboratoire Merck à réintroduire en France le Levothyrox ancienne formule. « Mais rien n’est gagné, chaque année il faut se battre », indique Sylvie Robache. Fin 2022, le ministère de la Santé a obtenu que le médicament soit maintenu sur le marché pour l’année 2023. L’affaire du Levothyrox prospère sur le plan judiciaire. Merck est poursuivi pour tromperie aggravée, des plaintes ont été déposées contre le laboratoire par des patients, des familles de patients décédés ou l’Association française des malades de la thyroïde (AFMT) auprès du pôle santé du tribunal de Marseille. En décembre dernier, l’Agence nationale de sécurité médicale a annoncé avoir été mise en examen pour tromperie.

Engagée dans l’AFMT, la quinquagénaire tient une permanence téléphonique chaque semaine où elle écoute, renseigne, conseille les malades. «  Je ne peux pas rester insensible si quelqu’un me dit « je vais mal ». Rien que le fait de pouvoir parler est déjà énorme. »

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