IMPURETÉS ÉLÉMENTAIRES » : DU GUIDELINE À LA PRATIQUE
L’année 2016 a été marquée par plusieurs évolutions normatives et réglementaires dont la directive ICH Q3D qui implique des changements majeurs dans la réglementation touchant aux impuretés élémentaires.
Plusieurs sources peuvent participer à la présence d’impuretés élémentaires dans le médicament. Souvent les éléments minéraux sont intentionnellement ajoutées en cours de procédé en tant que catalyseurs de synthèse et sont recherchés dans le produit fini, par contre les impuretés élémentaires pouvant provenir des matières premières, des équipements de production ou des contenants et systèmes de fermeture ne sont pas recherchées (exception faite des métaux lourds qui doivent répondre aux spécifications des pharmacopées, spécifications qui sont en cours de suppression des pharmacopées).
Parce que la plupart des impuretés élémentaires ne fournissent aucun bénéfice thérapeutique au patient leurs niveaux de présence dans le médicament doivent être contrôlés dans des limites acceptables. Ainsi, la guideline ICH Q3D préconise une réflexion sur ces éléments, elle se focalise sur 24 éléments (classés en fonction de leur toxicité dans les classes 1, 2A, 2B et 3 ) et définie une exposition quotidienne autorisée (PDE) liée selon la voie d’administration.
l’ICH Q3D met également l’accent sur l’élaboration d’une stratégie de contrôle axée sur une analyse de risque pour limiter la présence des impuretés élémentaires dans les médicaments. Dans ce cadre, la Guideline prévoit deux approches.
L’approche « Component » a pour objectif d’évaluer l’apport potentiel d’impuretés élémentaires pour chacune des sources (Principe Actif, excipient, eau, équipement de production, contenants et systèmes de fermeture). La quantité maximale potentiellement amenée au cours du procédé est calculée, puis comparée avec la quantité d’exposition quotidienne permise des éléments en fonction de la toxicologie pour en déterminer le danger. L’analyse de risque permet alors de justifier et prioriser l’effort analytique et l’établissement de la stratégie de contrôle
L’approche «Drug product » consiste à analyser directement le produit fini pour identifier toutes les impuretés, puis à formaliser ces résultats dans un rapport, pour justifier des essais à intégrer dans la stratégie de contrôle. (L’exhaustivité du screening et le nombre important d’analyses à réaliser nécessitent un investissement important).
L’ICH Q3D recommande l’insertion d’un résumé de l’analyse des risques concernent ces impuretés dans le composant ou le produit fini dans le dossier d’AMM et plus particulièrement dans le module 3 du dossier CTD.
De part ces différentes expériences dans la qualité et les affaires réglementaires au sein des entreprises pharmaceutiques, EFOR accompagne plusieurs compagnies dans la mise en conformité vis-à-vis des mises à jour de textes réglementaires et de guidelines tant sur le terrain en réalisant les actions associées à l’analyse de risques que en reprenant les dossiers d’AMM existants ou en cours d’enregistrement pour une mise en conformité.