Hypothyroïdie fruste : surmortalité en cas de traitement par la lévothyroxine chez les sujets âgés
Une autre étude avait montré que le les sujets de plus de 65 ans devaient surveiller leur T3 pour risque cardiaque
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Deux études présentées à l’ENDO 2018, le congrès de la société d’endocrinologie qui se tient actuellement à Chicago, font état, pour l’une, d’une surmortalité en cas d’hypothyroïdie fruste chez les sujets âgés, pour l’autre, de symptômes non améliorés par le traitement.
Dans la première étude, israélienne, les auteurs ont montré que chez des patients de plus de 65 ans présentant une hypothyroïdie fruste (avec TSH < 10 mIU/l), le traitement par lévothyroxine était associé à une surmortalité significative. Pour parvenir à ces résultats, les auteurs ont pris en compte 419 patients décédés entre 2012 et 2016, et les ont associés à 1 558 patients qui n’étaient pas décédés sur cette même période. L’âge, le sexe, le taux de TSH étaient comparables, et les auteurs ont observé que le traitement par lévothyroxine était lié à une augmentation significative de la mortalité (HR 1,19).
Des résultats à rapprocher de ceux de l’étude TRUST
Ces résultats rappellent ceux de l’étude européenne multicentrique TRUST, parus en avril 2017 dans le « NEJM ». Cette étude randomisée contre placebo, réalisée chez des personnes de plus de 65 ans présentant une hypothyroïdie fruste, a montré qu’il n’y avait aucun bénéfice au traitement en termes de symptômes chez les patients avec TSH < 10. « Cela confirme ce que l’on savait mais qu’on a tendance à oublier », précise le Pr Françoise Borson-Chazot, endocrinologue au CHU de Lyon. « Il faut modifier les normes avec l’âge : à 70 ans, il est normal d’avoir une TSH jusqu’à 7. Et chez les personnes traitées par hormones thyroïdiennes, 10 à 15 % sont surtraitées. Ce surtraitement et ses complications pourraient être une des pistes pour expliquer la surmortalité observée. »
En bref, « mieux vaut ne pas traiter prématurément une hypothyroïdie fruste car les bénéfices en sont discutables, en tout cas après 65 ans, et peut-être même avant », conclut le Pr Borson-Chazot. « Nous entrons dans une nouvelle phase : on va observer une déflation sur le traitement des hypothyroïdies, ainsi que sur la surveillance des nodules. »
Pas d’amélioration pour un patient sur 10 sous traitement
La seconde étude, hollandaise celle-ci et basée sur une cohorte de 34 440 patients, montre que « environ 10 % des patients sous hormones thyroïdiennes continuent à ressentir des symptômes, alors même que leur niveau d’hormones thyroïdiennes est dans la normale, précise Hanneke Wouters, auteure principale de l’étude, dans un communiqué de l’ENDO 2018. Nous avons montré que les patients traités avec des hormones thyroïdiennes avaient une plus faible qualité de vie que ceux qui n’étaient pas traités, surtout en cas de comorbidité. »
Comme le suggère le Pr Borson-Chazot, « des symptômes qui existent sont peut-être rattachés un peu rapidement à l’hypothyroïdie, ce qui expliquerait qu’ils ne sont pas améliorés par le traitement. »
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