Levothyrox : condamné à délivrer l’ancienne formule, Merck va faire appel

>Société|Florence Méréo|14 novembre 2017, 18h10|1
LP/ ARNAUD JOURNOIS

Exclusif. Le patron du laboratoire Merck réagit après la décision de justice qui lui ordonne d’approvisionner des pharmacies avec l’ancienne formule du médicament de la thyroïde.

Thierry Hulot, le patron du laboratoire Merck France ne cache pas sa colère. « Je suis perdu », lâche-t-il au Parisien/Aujourd’hui-en-France. Ce mardi matin, le Tribunal de grande instance de Toulouse a condamné le laboratoire qui fabrique le Levothyrox, ce médicament de la thyroïde prescrit à trois millions de personnes et qui fait polémique depuis son changement de formule fin mars, à fournir « sans délai, le produit ancienne formule » à 25 des 90 plaignants. Pour les 65 autres, résidant à l’extérieur de la Haute-Garonne, le tribunal s’est déclaré incompétent. Le cas contraire, a décidé le juge des référés de Toulouse, Merck se verra infliger une astreinte de 10 000€ par jour et par infraction constatée. « Je fais appel de cette décision », nous annonce Thierry Hulot.

« Aujourd’hui, j’ai le juge d’un tribunal qui m’ordonne de donner à 25 patients l’ancienne formule, alors que mon autorité de tutelle, c’est-à-dire l’ANSM (l’agence de sécurité du médicament NDLR) m’avait fait l’injonction de changer de formule, ce que nous avons fait, puis de finalement réintroduire des boîtes d’ancienne formule le temps que des alternatives thérapeutiques arrivent sur le marché, ce que nous avons également fait ! 198 000 boîtes ont ainsi été réintroduites en octobre et il en reste aujourd’hui environ 40 000 », souffle Thierry Hulot avant de reprendre « je ne comprends pas qu’un juge civil se substitue à l’ANSM ».

Et pourtant, le juge des référés s’était lui-même rendu en pharmacie et avait constaté que le Levothyrox ancienne formule (sous le nom d’Euthyrox) n’était pas disponible. « Il y a 22 000 officines en France, au regard de la situation d’urgence, certains patients doivent effectivement faire parfois deux ou trois pharmacies avant de trouver le médicament », répond Thierry Hulot.

« Un second approvisionnement à la fin de l’année »

Le patron de Merck France nous annonce également avoir rencontré l’ANSM ce lundi : « L’ANSM nous a expliqué que la mise en place des alternatives mettait un peu plus de temps que prévu et nous a demandé de prévoir une seconde importation. Nous avons répondu favorablement ». Un nouveau stock de Levothyrox arrivera ainsi en cette fin d’année. Il sera destiné aux personnes souffrant d’effets indésirables, ayant déjà eu une première ordonnance pour « revenir » à l’ancienne formule.

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