La vérité sur le Levothyrox

Je ne vois qu’une explication à l’incroyable désinvolture des responsables de la santé publique à propos de l’affaire du Levothyrox : ils prennent eux-mêmes du Levothyrox et sont victimes des graves effets secondaires dénoncés par les 190 000 signataires de la pétition contre la nouvelle formule mise sur le marché en mars. Ils ont des vertiges, des maux de tête, des crampes musculaires, des troubles digestifs, ils ressentent une très grosse fatigue, ils ont l’impression que tout leur échappe, qu’ils ne savent plus ce qu’il faut faire. Du coup, ils se montrent incapables de réagir normalement, correctement, humainement aux innombrables plaintes des malades, qui les accusent non seulement de ne pas les avoir informés et mis en garde, mais surtout de ne pas les prendre au sérieux.

Tout ce qu’ils sont capables de dire, c’est que ça va passer, que c’est transitoire, qu’il suffit de prendre son mal en patience, quand ils n’insinuent pas que c’est dans la tête que ça se passe. Allez, dites-le, que vous prenez vous aussi du Levothyrox ! Dites-le, que la nouvelle formule vous a mis à genoux, que vous n’en pouvez plus, que vous n’avez qu’une envie, c’est de vous terrer au fond de votre lit, que vous êtes tellement mal que vous finissez par raconter n’importe quoi. Dites-le, et les malades de la thyroïde vous comprendront, ils feront preuve d’indulgence. Parce que si ce n’est pas le cas, c’est tellement nul que ça donne envie de pleurer.

Alain Rémond

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