ÉLIMINER LES PERTURBATEURS ENDOCRINIENS POUR RÉDUIRE LA PRÉMATURITÉ. [1].

« Urgence silencieuse dont l’ampleur et la gravité ont longtemps été sous-estimées et qui entrave les progrès en matière de santé et de survie de l’enfant, principale cause de mortalité infantile, plus d’un décès d’enfant sur cinq survenant avant leur cinquième anniversaire….. » C’est le message lancé à l’issue de la conférence tenue sur la prématurité à Johannesburg la semaine passée par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et le Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF)

Aux Etats-Unis, le taux a doublé passant de 4,1 et 5 % dans les années 70 [2] à 10,5 % aujourd’hui, mais chez les populations noires le taux est 62 % plus élevé que chez les populations blanches, ce qui traduit l’importance des inégalités sociales.

En France, le taux se situe aujourd’hui à 8 % mais la mortalité infantile progresse depuis 10 ans avec de fortes disparités : + 40 % en Seine-Saint Denis par rapport à la moyenne nationale.

Les publications les plus récentes confirment le rôle déterminant des Perturbateurs Endocriniens et plus particulièrement Bisphénol A, Phtalates, Pesticides Organochlorés et Organophosphorés, Polybromés, Plomb) [3]. Le distilbène induit un impact transgénérationnel sur 2 générations [4,5].

Pour les phtalates, la publication récente, dans la revue de référence des pédiatres, de la synthèse de 16 études menées dans le cadre du programme de référence NHANES montre qu’une réduction de 50 % de la contamination des femmes enceintes réduit le risque de prématurité de 12 % soit à l’échelle française 7200 cas en moins [6]. La même estimation donne pour une réduction de 90 % un gain de 35 %. Ces phtalates sont éliminés tous les jours et les grandes sources sont bien identifiées : plastiques, cosmétiques, alimentation ultra-transformée [7].

La conclusion de la conférence de l’OMS et de l’UNICEF : « Il est urgent d’agir pour améliorer la prévention des naissances prématurées » doit être traduite aujourd’hui en « Il est urgent d’éliminer les Perturbateurs Endocriniens ».

Le RES demande que cette question soit traitée dans le cadre d’un Axe 7 Santé environnementale de l’enfant au cours des prochaines Assises de la Pédiatrie et de la Santé de l’enfant et fasse l’objet d’une campagne de communication grand public en direction des femmes enceintes.

[1] Born to soon https://www.who.int/publications/i/item/9789240073890

[2] Hatch E et al . (2011). Preterm birth, fetal growth, and age at menarche among women exposed prenatally to diethylstilbestrol (DES). Reproductive toxicology (Elmsford, N.Y.), 31(2), 151–157. https://doi.org/10.1016/j.reprotox.2010.11.006

[3] Kolan, A.S.; Hall, J.M. Association of Preterm Birth and Exposure to Endocrine Disrupting Chemicals. Int. J. Mol. Sci. 2023, 24, 1952. https://doi.org/10.3390/ijms24031952

[4] Gaspari, L., Soyer-Gobillard, M. O., Rincheval, N., Paris, F., Kalfa, N., Hamamah, S., & Sultan, C. (2023). Birth Outcomes in DES Children and Grandchildren: A Multigenerational National Cohort Study on Informative Families. International journal of environmental research and public health, 20(3), 2542. https://doi.org/10.3390/ijerph20032542

[5] Yim, G., Roberts, A., Wypij, D., Kioumourtzoglou, M. A., & Weisskopf, M. G. (2022). Grandmothers’ endocrine disruption during pregnancy, low birth weight, and preterm birth in third generation. International journal of epidemiology, 50(6), 1886–1896. https://doi.org/10.1093/ije/dyab065

[6] Welch BM, et al. (2022) Associations Between Prenatal Urinary Biomarkers of Phthalate Exposure and Preterm Birth: A Pooled Study of 16 US Cohorts. JAMA Pediatr.;176(9):895–905. https://doi.org/10.1001/jamapediatrics.2022.2252

[7] https://www.nih.gov/news-events/news-releases/preterm-birth-more-likely-exposure-phthalates



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