Levothyrox : 30 députés de tous bords veulent une commission d’enquête

20 novembre 2018, 14h54
Trente députés réclament une commission d’enquête parlementaire sur la « crise sanitaire » liée à la nouvelle formule du Levothyrox. LP/ Arnaud Journois

Ils veulent faire la lumière sur d’éventuels « dysfonctionnements du système de pharmacovigilance ».

Une démarche au-dessus des partis pour un sujet de société. Trente députés issus des huit groupes politiques de l’Assemblée nationale, emmenés par l’ancienne ministre de l’Écologie Delphine Batho (ex-PS), réclament une commission d’enquête parlementaire sur la « crise sanitaire » liée à la nouvelle formule du Levothyrox.

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Dans leur proposition de résolution, ces députés issus des groupes LREM, MoDem, LR, UDI-Agir, PS, LFI, communiste et Libertés et Territoires, ainsi que des non-inscrits, réclament une telle commission « sur les dysfonctionnements du système de pharmacovigilance révélés par la crise sanitaire liée à la nouvelle formule du Levothyrox ».

« Un sujet d’intérêt général pour la politique de santé publique »

Delphine Batho explique avoir décidé de travailler sur ce sujet après une réunion « bouleversante » dans sa circonscription en présence de nombreuses patientes concernées. Comme nous l’avons révélé début novembre, l’ancienne formule fera son retour en 2019.

« La demande de création d’une commission d’enquête est fondée sur ce qui n’a pas marché dans le système de pharmacovigilance, qui avait pourtant été réformé après l’affaire du Mediator », a-t-elle estimé.

« C’est un sujet d’intérêt général pour la politique de santé publique, c’est le sens du caractère transpartisan de cette proposition », a-t-elle ajouté, estimant qu’il serait positif qu’un groupe politique use de son « droit de tirage » (une fois par session ordinaire) pour la création d’une telle commission ou qu’une mission d’information puisse voir le jour.

 

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Le Levothyrox est prescrit contre l’hypothyroïdie. Fabriqué par le laboratoire allemand Merck, le médicament a changé de formule en France en mars 2017. À partir de juillet et août, quelque 31 000 patients, selon des chiffres officiels, ont commencé à signaler des effets secondaires parfois très invalidants. L’affaire fait l’objet de plusieurs procédures en justice.

Dans leur proposition de résolution, les députés rappellent notamment qu’une mission « flash », diligentée par la commission des Affaires sociales de l’Assemblée, a déjà planché sur le sujet. Présidée par le député LR Jean-Pierre Door, cette mission avait conclu fin octobre 2017 qu’il ne s’agissait pas « d’une crise sanitaire » mais d’une « crise médiatique ».

Les députés estiment que le « désordre » dans la réaction des autorités « ne peut se résumer à une simple question d’information et de communication », et plaident pour « examiner le fonctionnement du système de pharmacovigilance et des alertes de sécurité médicamenteuses » afin de déterminer « les défaillances qui ont mené à la situation actuelle ».

 

 

 

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