Lévothyrox : le collectif des victimes du Tarn attend novembre avec impatience

Santé

Martine Madaule (tout sourire, au centre), entourée par ses «mousquetaires» lors d'un  récent «pique-nique Lévo» au parc de Gourjade.
Martine Madaule (tout sourire, au centre), entourée par ses «mousquetaires» lors d’un récent «pique-nique Lévo» au parc de Gourjade.
  • a crise sanitaire engendrée par le changement de formule du médicament Lévothyrox devrait connaître un nouveau rebondissement dans quelques jours. Un espoir pour le collectif tarnais des victimes du nouveau Lévothyrox.

    La proche période de la Toussaint apaisera peut-être la colère des victimes du nouveau Lévothyrox, après plus de 18 mois de mobilisation, qui a entraîné des procédures contre l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM). C‘est en tout cas le grand espoir de Martine Madaule, porte-parole du collectif tarnais. La crise sanitaire engendrée par le changement de formules de ce médicament «vital pour les personnes souffrant d’hypothyroïdie», insiste cette patiente castraise, pourrait connaître un nouveau tournant : «Les études sollicitées à nouveau par l’Association française des malades de la thyroïde, à laquelle ont adhéré tous les collectifs contre la nouvelle formule, dont celui du Tarn, devraient livrer leurs résultats dans quinze jours ! Normalement, suite à trois analyses dont la dernière date du 5 octobre, le couperet devrait tomber car il semble bien que le poison qui a fait tant de victimes ait un nom, avertit Martine Madaule. Hier la Dépakine, le Médiator, le sang contaminé… Aujourd’hui, le Lévothyrox. Moi, je ne peux plus me taire, je ne décolère pas ! Dans les EHPAD, ils continuent à donner la nouvelle formule, et combien de victimes ? Je dis stop ! Je suis impatiente de voir arriver la date butoir qui dénoncera la vérité quant au poison qu’on a avalé !»

    «Plus de 40 victimes décédées dans le silence»

    Martine Madaule ne peut pas guérir sans Lévothyrox et son état de santé n’est pas compatible avec les quatre alternatives proposées. À force de combat, elle a donc accès à l’ancienne formule du Lévothyrox appelée aujourd’hui Euthyrox allemand. «Un traitement qui ne sera plus disponible au 1er novembre», s’inquiète-t-elle. Il sera remplacé par la nouvelle formule revue et corrigée depuis la série de mobilisations.

    Le 5 novembre prochain, la procédure lancée par le collectif toulousain à l’encontre des laboratoires Merck sera analysée en cour d’appel, suivie par celle portée par le regroupement des collectifs. «Et nous on attend les résultats des dernières analyses sollicitées par le collectif tarnais pour aller au pénal, sachant que les convocations pour les expertises ont commencé», confirme Martine Madaule.

    En attendant, le collectif véhicule sa détermination à travers de nouveaux tee-shirts arborant un message sans équivoque : «Pour info, je ne suis pas hystérique mais malade du Lévothyrox NF». Martine et ses «mousquetaires» sont plus que jamais mobilisés : «Plus de 40 victimes sont décédées dans le silence, dont une jeune femme de 28 ans, récemment, dans l’est de la France. En ce moment, une Audoise est tellement abîmée qu’on l’appelle tous les jours pour lui remonter le moral ! On ne peut réagir autrement face à un Je veux la vérité et je vous suivrai jusqu’à ce que la maladie m’emporte… »


    «On est mangé de l’intérieur»

    Cette réflexion ne quitte pas Martine Madaule, surtout la nuit, quand l’angoisse la rend insomniaque. Une triste expérience que cette Castraise a livrée dans un ouvrage publié le 13 juillet dernier, «Depuis que mon papillon s’est envolé, je ne suis plus qu’un cobaye». Au fils des réunions, des «cafés Lévo» et récemment un pique-nique Lévo au parc de Gourjade, les victimes de la nouvelle formule poursuivent leur combat : «Pour un retour à l’ancienne formule, pour savoir ce qui a entraîné des effets graves !» Un combat défendu par Me Jean-François Blanco, avocat de Pau.

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