La réforme de l’hôpital repoussée en septembre

Paris, le mercredi 4 juillet 2018 – Le gouvernement prépare depuis ce printemps une réforme de l’organisation des soins, centrée sur l’hôpital, mais qui doit également concerner les liens entre la ville et l’hôpital. Le malaise grandissant constaté dans les structures, qui devrait se renforcer dans les semaines qui viennent à la faveur des difficultés estivales chroniques aurait pu conduire à une accélération du tempo gouvernemental. Le ministre de la Santé a semblé en effet avoir parfaitement conscience de l’urgence, en regrettant notamment que ses prédécesseurs n’aient pas su mettre en place les dispositifs qui s’imposaient. Néanmoins, face à la complexité des nouvelles organisations à mettre en place et en raison de la nécessité de consulter les très nombreux acteurs concernés, ce n’est que début septembre que les détails de la réforme seront dévoilés et non durant l’été comme l’annonce aujourd’hui Agnès Buzyn dans un entretien accordé au quotidien Libération.

Agir sur 5 leviers

Le ministre précise que ce programme concernera cinq « leviers : la qualité et la pertinence des soins, les modes de financement et de régulation, le virage numérique, la formation et la qualité de vie au travail des professionnels de santé et enfin l’organisation territoriale des soins ». Il s’agit, selon le ministère, de permettre à notre système de faire face au vieillissement de la population et au développement des maladies chroniques, défis auxquels sont aujourd’hui confrontés toutes les organisations sanitaires des pays riches.

Quand A Buzyn fustige les mercenaires

Dans l’attente de cette réforme, l’été est redouté, en particulier dans les services d’urgences, où les premières tensions se devinent alors que les vacances scolaires n’ont pas encore réellement débuté.  Alors que dans ce contexte, la sollicitation des médecins intérimaires était habituellement fréquente, elle est aujourd’hui plus difficile en raison de la contestation de ces praticiens des nouvelles règles tarifaires imposées aux directions hospitalières. Sur ce point, Agnès Buzyn a fustigé hier à l’Assemblée nationale l’attitude des médecins « mercenaires » dont elle considère qu’ils sont en partie « responsables du déficit des hôpitaux périphériques ». Néanmoins, elle assure que la gestion des urgences durant la période estivale est « monitorée » par le ministère.
A vérifier sur le terrain.

M.P.

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