L’Agence française du médicament préconise de nouveaux emballages plus clairs pour les patients, avec davantage d’informations et moins de marketing, mais les industriels s’alarment.

Le régulateur des médicaments, l’ANSM, a récusé mardi le terme de « paquet neutre »employé par des industriels, affirmant seulement préconiser des emballages qui informeraient mieux les patients et préviendraient les erreurs.

Fin mai, l’organisation des fabricants de médicaments vendus sans ordonnance (Afipa) s’est insurgée contre des recommandations de l’Agence du médicament ANSM sur l’aspect des boîtes, dénonçant un « paquet neutre » susceptible, d’après ces industriels, de créer une « confusion » chez les patients.

« En aucun cas, l’ANSM ne souhaite la mise en place d’un ‘paquet neutre’ », a répondu le régulateur dans un communiqué.

Ce terme risque selon lui de susciter la confusion au sein du grand public, qui pourrait l’assimiler à ce qui a été imposé aux paquets de cigarettes (couleur uniforme, nom de marque réduit au minimum et d’une taille imposée, etc.).

Faciliter la compréhension

Les recommandations émises en février par l’ANSM pour l’ensemble des médicaments, avec ou sans ordonnance, « n’ont pas un caractère obligatoire conformément aux dispositions européennes », note l’Agence.

Toutefois, pour mieux informer les patients, les industriels sont invités à les suivre lors de la conception de leurs conditionnements en rendant bien visibles sur la face principale de la boîte, le principe actif, le dosage et d’autres informations comme la voie d’administration (orale, nasale, à dissoudre sous la langue…), la population concernée (par exemple adulte ou enfant).

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La marque moins mise en avant

Les chartes graphiques (logos, couleurs, polices de caractère…), éléments nécessaires à l’identification et au bon usage, ne disparaîtront pas des boîtes, assure-t-elle.

Les recommandations n’incitent pas non plus à la suppression du nom de marque du médicament, poursuit l’agence sanitaire. Mais elles « insistent sur le fait que la marque ne devrait pas apparaître de façon prédominante par rapport aux mentions nécessaires pour le bon usage du médicament, car il est essentiel que les patients puissent identifier facilement ce que contient le médicament sans se fier uniquement à la marque. »

L’ANSM rappelle qu’elle reçoit régulièrement des signalements d’erreurs médicamenteusesliées au conditionnement ou au nom des médicaments: surdosage chez des patients ayant pris deux médicaments avec le même principe actif (par exemple, paracétamol, ibuprofène) mais de marques différentes, confusions entre deux dosages d’un médicament, erreurs entre deux médicaments d’une même marque, ou prise d’un médicament mal conservé.