Ce mercredi 2 mai à 14h, se tient au ministère de la Santé une réunion du comité de suivi sur la crise du Levothyrox. Une réunion censée être la dernière, les pouvoirs publics estimant avoir réglé l’affaire en mettant sur le marché des produits alternatifs. Mais pour les malades, rien n’est réglé.

Rassemblement des patients demandent la commercialisation de l'ancienne formule du Levothyrox devant l'ANSM à Lyon le 27 janvier 2018Rassemblement des patients demandent la commercialisation de l’ancienne formule du Levothyrox devant l’ANSM à Lyon le 27 janvier 2018 © AFP / NurPhoto / Nicolas Liponne

Pour les patients qui ne supportent pas la nouvelle formule du Levothyrox, la réunion de ce mardi ne règle rien. Ils plaident toujours pour le retour à l’ancienne formule et comptent sur la justice pour arbitrer cette crise.

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Tcaps, Euthyrox, Thyrofix, L-Thyroxin Henning… Six formules alternatives au Levothyrox sont désormais disponibles sur le marché français : les malades auraient donc l’embarras du choix. Mais pour Muriel Salomon, membre de l’association française des malades de la thyroïde, ces médicaments alternatifs ne sont pas si faciles à trouver et peu connus des médecins : « Il y a 15 jours j’ai demandé le Tcaps, le pharmacien n’en avait pas et pire, il ne le connaissait pas, c’est quand même grave »,explique-t-elle. Et d’après Muriel Salomon, beaucoup de malades se heurtent encore à des médecins qui ne prendraient pas le problème au sérieux, minimisant le malaise de leurs patients.

L’avocat toulousain Christophe Leguevaques est l’un de ceux qui a porté l’affaire en justice. Il réclame des indemnisations pour les patients, mais aussi qu’on fasse la lumière sur l’affaire. Pourquoi le laboratoire Merck qui produit le Levothyrox avait-il le monopole sur le marché français ? Pourquoi a-t-on changé de formule ?

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Me Leguevaques a réuni à ce jour des milliers de plaintes et maintient que les pouvoirs publics nient la gravité de la crise. « Si l’on regarde les chiffres de la Sécurité sociale, entre janvier et décembre 2017, il y a quasiment un million de malades qui ont quitté le Levothyrox de Merck »,explique l’avocat. « Ça représente tout de même 31 % des malades sur trois millions. Et parce qu’il y a sous-estimation de la gravité par les autorités, les mesures qui ont été prises ne sont pas adaptées. »

L’avocat entamera dans quelques jours une procédure administrative pour exiger que l’usine française qui, d’après lui, fabrique encore le Levothyrox « ancienne formule » pour l’Italie, réalimente le marché français.