Santé. Le café Lévothyrox de Cahors a fait le plein

Une centaine de participants étaient à Cahors pour participer au premier café Lévothyrox. D’autres pourraient bien voir le jour…

Le public très nombreux au café Le Bordeaux à Cahors pour le 1er café Lévothyrox.

La salle du café du Bordeaux à Cahors dans le Lot, était trop petite samedi 14 avril 2018 pour contenir la centaine de participants, parfois venus de très loin, surprenant les organisateurs. Mais confortant le fait que de nombreux malades victimes des effets indésirables de ce nouveau médicament Lévothyrox ne s’étaient pas encore signalés, ce qui revêt une importance capitale auprès des autorités.

Pour répondre aux questions de ces personnes, parfois perdues, souvent inquiètes ou même en colère, des  responsables de l’association AFMT (Association Française des Malades de la Thyroïde) étaient présentes : dont Chantal L’Hoir, accueillies parChristiane Cournault responsable du collectif lotois, Muriel Salomon responsable AFMT d’Occitanie, Laurence Klein responsable du collectif de Brive. Le collectif lotois avait invité les docteurs Jacques Guillet pédiatre, biophysicien et médecin nucléaire, et son épouse Catherine Guillet endocrinologue, tous deux des hôpitaux d’Agen, conseillers de l’AFMT, et impliqués dans ce scandale sanitaire qui ne veut pas se dire… « Politico-financier », dit le Dr Guillet

Une rencontre par mois ?

Le collectif lotois aimerait organiser un café Lévothyrox par mois. Une marche de Marseille à Paris est organisée du 30 avril au 2 mai 2018, pour se rendre au ministère de la Santé. Annie Duperey et Annie Lemoine proposent un sitting devant le ministère, sans violence. De plus, une conférence de presse au Parlement européen est prévue. Le 2 mai, une partie de l’analyse de ces cachets sera divulguée, et « ne va pas plaire à tout le monde », ajoute le Dr Guillet. Analyse qui coûte très cher à l’association (10 000 €) qui ne vit que de dons et d’adhésions. Mais faire reconnaître la crise sanitaire est à ce prix. 1 200 plaintes se sont ajoutées aux 1 800 déjà enregistrées. La demande de produire de nouveau l’ancienne formule n’est pas encore entendue, et fait l’objet d’une nouvelle pétition.

Le docteur Guillet revenait sur l’historique de ce scandale, relayé par les réseaux sociaux. L’argument du lactose, excipient incriminé, remplacé par du mannitol pour soi-disant plus de stabilité, ne tient pas. Le brevet tombe l’an prochain et la Chine, où un complexe de production est en construction, est allergique au lactose. Y aurait-il une relation de cause à effets ? De plus, la marge thérapeutique étroite est de l’ordre du microgramme. La thyroïde est à prendre avec des pincettes ! Des journalistes essaient de comprendre : pourquoi sommes-nous cobayes en France, sans être avertis ? Existe-t-il des conflits d’intérêt ? Le problème économique ne prend-il pas le pas sur la santé des gens ? Pourquoi le laboratoire Merck est-il le seul à avoir le monopole en France ? L’ANSM, l’Agence nationale du Médicament, ne tient pas compte du patient, mais des statistiques : pour elle, un gros trou de vente actuel démontre qu’on n’a pas besoin de Lévothyrox nouvelle formule, puisqu’on a arrêté d’en prendre ! Bien sûr, puisque les malades se sont rabattus soit sur d’autres médicaments, soit se fournissent à l’étranger, Italie et Espagne notamment. Et la ministre Agnès Buzin dit que l’affaire est close ! Les retours sur l’émission de Michel Cymès sur France 5 sont mauvais. Bref, les patients malmenés de tous les côtés ne font plus confiance à personne et se trouvent dans une situation inextricable.

Un premier jugement sera rendu lors du procès de Marseille au civil en octobre prochain. Celui de Toulouse au civil a obligé les plaignants à rembourser le laboratoire Merck en cause. Un comble ! La procédure sera longue, mais l’association veut aller jusqu’au bout et incite tous les malades à se signaler à la pharmacovigilance. Plus les malades seront nombreux, mieux l’association pourra les défendre.

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