Levothyrox : « enfin, nous sommes entendus », dit une victime après l’ouverture d’une information judiciaire contre X
Une des victimes d’effets indésirables du Levothyrox et membre de l’association des malades de la thyroïde a dit mardi être « soulagée » de l’ouverture d’une information judiciaire contre X à Marseille.
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Isabelle Chiarello a l’impression que « quelque chose bouge » dans le dossier Levothyrox. « Enfin, nous sommes entendus et soulagés parce que ça fait des mois que ça dure et les actions qui ont lieu jusqu’à présent n’ont pas trop avancé », a-t-elle confié, mardi 6 mars sur France Bleu Provence après l’ouverture d’une information judiciaire contre X à Marseille. Son association des malades de la thyroïde a porté plainte.
« Faire des demandes d’expertises médicales »
Isabelle Chiarello fait partie des 17 000 patients qui ont signalé des effets secondaires graves après avoir pris la nouvelle formule de ce médicament pour soigner sa thyroïde. « Encore maintenant, des personnes ne sont pas prises au sérieux, regrette-t-elle.
On espère vraiment que ça va faire bouger les choses, qu’on va trouver une formule qui convienne à tout le monde et que les gens retrouvent un état de santé normal et correct.à France Bleu Provence
Cette étape dans la procédure signifie très concrètement que le dossier a été transmis à des juges d’instruction spécialisés. Il s’agit de ceux du pôle santé publique du palais de justice de Marseille. Ils vont analyser les 7 000 plaintes enregistrées ces cinq derniers mois. « Il faut s’attendre à plusieurs années de procédure, explique sur France Bleu Provence Me Karim Bougessa, qui représente plus d’une centaine de patients. L’intérêt qu’un juge d’instruction soit saisi est la possibilité de se constituer partie civile. On va pouvoir avoir accès au dossier et faire des demandes d’expertises médicales de toutes les victimes qui ont ressenti d’importants préjudices. »
Une plainte contre « la ministre de la Santé de l’époque »
Cette ouverture d’information judiciaire est la suite de l’enquête préliminaire ouverte en septembre contre le laboratoire Merck, qui produit le Levothyrox. Les délits visés sont « tromperie aggravée », « blessure involontaire » et « mise en danger de la vie autrui ». Me David-Olivier Kaminski « espère que des mises en examen puissent avoir lieu ». Cet avocat saisi par 200 plaintes a rappelé sur franceinfo que, en plus du laboratoire, « la plainte visait la ministre de la Santé de l’époque et le directeur de l’agence nationale du médicament. »