Levothyrox : le «ras le bol» du directeur d’un centre de pharmacovigilance
Il n’y a pas que lui……
Son équipe, chargée de recueillir les déclarations sur les effets inattendus des médicaments, est sous l’eau depuis l’introduction de la nouvelle formule.
Des journées à rallonge, des équipes sous tension. «Le Levothyrox va nous faire imploser». Droit de réserve oblige, il restera anonyme. Mais ce docteur responsable d’un centre régional de pharmacovigilance – chargé de recueillir les déclarations sur les effets inattendus des médicaments – nous confie son ras-le-bol.
« Au milieu, il y a nous, les fusibles»
«Avec l’ancienne formule, il n’y avait pas de problème. Aujourd’hui, ça n’arrête pas», constate-t-il. Faut-il comprendre qu’il incrimine la nouvelle version du médicament de la thyroïde ? «Non, je ne m’avancerai pas là-dessus mais il se passe quelque chose. C’est incroyable d’entendre des professionnels dire circulez y’a rien à voir, comme c’est effarant de suggérer qu’on empoisonne des patients ! Les procédures laissant penser qu’il y aura des indemnisations font aussi augmenter le nombre de signalements. On est dans une crise de dialogue hors norme. Au milieu, il y a nous, les fusibles», reprend-il.
Sa crainte, lui dont l’activité a plus que doublé sans aucun renfort : «passer à côté de signaux sur d’autres médicaments. On perd un temps fou sur la saisie, au détriment d’autres choses.»
Et si les victimes étaient des hommes ?
Et au professionnel de pointer, alors que 85% des 2.8 millions d’utilisateurs du Levothyrox, sont… des utilisatrices : «les femmes sont plus facilement taxées d’être hypocondriaques que les hommes». Avec une question en arrière-fond : si des dizaines de milliers d’hommes s’étaient plaints d’un de leur médicament, «aurait-on réagi ainsi, aurait-on parlé de sensibilité ?»
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