Compte rendu du 21octobre devant le Ministère

 

collectif Facebook « Agir pour le retour de l’ancienne formule Levothyrox »

(L’AFMT n’a malheureusement pas mobilisé pour cette manifestation faute de concertation et de temps…. C’est dommage, ce n’est que partie remise car au plus nous serons plus d’impact nous aurons)

Samedi 21 octobre, nous avons réuni pas loin de 80 personnes à 14h00 devant le Ministère de la Santé.

Le courage de ces personnes qui souffrent ont fait mentir les prévisions des services du Ministère qui avaient annoncé, le sourire en coin, une quinzaine de personnes.
Pas loin de 80 personnes étaient présentes à braver leurs souffrances, leur fatigue pour venir témoigner et protester contre ce qu’ils tiennent pour un profond désintérêt et mépris du gouvernement de leur pays.

Le Ministère avait accepté de recevoir une délégation constituée de Monia Mestaoui Tekitek, Annick Seret, toutes les deux porte-parole du collectif Facebook « Agir pour le retour de l’ancienne formule Levothyrox » et d’une avocate Maitre Myriam Thomas, avocat au Barreau de Paris venue soutenir la cause et le combat des malades de la Thyroïde.

Nous avons été reçues par Madame Anne-Claire AMPROUX, Directrice générale adjointe de la santé accompagnée de deux collaborateurs « mystères » (pas de nom, pas de prise de parole).
Allez comprendre pourquoi !

Force est de constater qu’entre ce qui se dit au Ministère et la réalité du terrain il y a un sacré fossé !
Dans ce fossé, s’abîment des hommes et des femmes qui pleurent de douleur et de colère face aux mensonges du laboratoire Merck, de la tromperie de la direction de l’ANSM ou du déni du Ministère de la santé.

Les victimes du nouveau Levothyrox ont le sentiment qu’on leur a menti et qu’on continue à leur mentir !

Voici en quelque lignes les points évoqués lors de cette entrevue avec Mme Amprou

I/ CONTESTER cette décision unilatérale de ce changement de formule,

1- A supposer que le défaut de stabilité de la substance ait présenté des conséquences ou risques tels pour les malades, qu’il se soit avéré nécessaire d’effectuer des recherches pour un traitement plus fiable, comment expliquer que le laboratoire Merck ait pu être autorisé à mettre sur le marché un médicament sans que l’ANSM n’ai, en amont, prévu des solutions alternatives fiables et protectrices tels que : le maintien de l’ancien Levothyrox, un stock de gouttes en quantité insuffisante ou d’autres médicaments distribués ayant déjà fait leurs preuves dans d’autres pays ?

2- L’Ancienne formule est trop instable ? Pourtant le rapport sur l’ancienne formule Levothyrox indique environ 218 notifications de pharmacovigilance effectuées sur plusieurs années alors que pour la nouvelle formule, sur la période d’avril 2017 au 15 septembre 2017, plus de 15 000 notifications ont été déposées sans compter celles non traitées !

3- Nombre de médecins confirment que cela fonctionnait depuis 25 ans et que cette raison ne peut sérieusement être opposée.

4- Y – a-t-il d’autres raisons autre que la stabilité de la formule expliquant l’arrêt de l’ancienne formule ?

5- Comment peut-on parler de stabilisation avec la nouvelle formule alors qu’il n’y a pas de recul suffisant ou de tests efficients sur des personnes malades ?
II/ EXIGER le retour de l’ancienne formule,

6- Au vu des effets indésirables de cette nouvelle formule sur un nombre trop important de malades, des ventes frauduleuses, contrefaites que cette situation a induits, et mettant en danger les malades nous avons exigé un retour définitif de l’ancienne formule Levothyrox. Ce retour définitif mettrait fin aux ventes sauvages mais aussi aux frais engagés sur leurs propres deniers, par les patients pour s’approvisionner à l’étranger. (Rappelons qu’à l’étranger l’ancienne formule est toujours en vente et le restera jusqu’à preuve du contraire).

7- Très rares sont ceux qui contrairement à ce qu’a indiqué par Mme la Ministre ont pu se procurer le médicament L-Thyroxine Serb, solution en gouttes, puisque les médecins ont reçu l’ordre de ne pas le prescrire et les pharmaciens ont reçu l’ordre de ne pas le délivrer et de réserver cette solution buvable en priorité à une certaine catégorie de malades. Pourtant Mme Buzyn avait indiqué dans « envoyé spécial » l’avoir mis à dispositions des malades victimes d’effet secondaires en juin 2017 !

8- De même, très rares sont ceux qui contrairement à ce qui a été indiqué par Mme le Ministre ont pu se procurer l’Euthyrox à compter du 2 octobre 2017 et aujourd’hui beaucoup ne l’ont pas obtenu. A ce jour, nous sommes nombreux à attendre que notre pharmacien nous délivre les boites commandées …

9- Il en va de même pour le L-Thyroxin Henning qui devait être disponible à partir du 16 octobre 2017 et pour lequel il existe aujourd’hui des listes d’attente dans les officines.

Naturellement, ce problème d’approvisionnement que semble ignorer totalement le Ministère ne concerne « que » les patients souffrant d’effets indésirables … mais nous sommes trop nombreux pour que le pourcentage très faible (0,6 %) annoncé par le Ministère ait vraiment un sens !

10- Personne n’a été informé des risques d’effets indésirables sur lesquels ils auraient pourtant prétendument largement communiqué avec les professionnels de santé et les associations de malades ! A l’heure où le Tribunal administratif de Paris vient de condamner l’Etat à indemniser pour partie une victime du Médiator, nous estimons qu’en tant que médecin, le directeur de l’ANSM ne peut ignorer à quel point les TSH sont complexes à régler.

Le Directeur de l’ANSM a réussi à créer un désordre et un chaos sans précédent entre les patients, les médecins et les pharmaciens !

Pourquoi la direction de l’ANSM, a-t-elle laissé l’exclusivité de fait au laboratoire Merck alors qu’en 2013, c’était déjà posée la question du monopole après le problème de pénurie du Levothyrox ? Il est permis de nous interroger sur l’existence de fautes successives engageant la responsabilité des pouvoirs publics. Pour toutes ces raisons, il est exigé la révocation du Directeur de l’ANSM par le Président de la République.
11- Merck, avec la complicité de L’ANSM, ont agi comme si les deux médicaments étaient identiques alors qu’ils ne le sont pas ; bioéquivalence est différent d’identique et les autorités sanitaires ne sauraient l’ignorer.

12- Notre interlocutrice nous a appris que l’ancienne formule serait arrêtée à terme, partout en Europe ce que nous ignorions totalement. Nous allons communiquer sur ce sujet qui est pour nous, une grande première, et ce, partout en Europe, afin de vérifier cette affirmation qui ne manque pas de surprendre. Nous n’avons pas de raison de remettre en cause cette information pour le moment, c’est pourquoi nous allons faire traduire ce compte rendu en diverses langues européennes afin de le faire suivre aux associations Européennes des malades de la thyroïde, mais aussi à des pays du Maghreb où l’ancienne formule Levothyrox est vendue. Dans un souci de transparence et parce que c’est notre rôle, nous pensons qu’il est important que les malades de la thyroïde du monde entier soient informés de ce qu’il se passe en France afin de les aider à anticiper un éventuel changement vers la nouvelle formule Levothyrox. Mme Amprou nous a également informées de la mise en place d’une étude sur les effets indésirables et persistants avec des TSH normales et symptômes thyroïdiens persistants ; nous observons que les malades souffrants des effets secondaires de la nouvelle formule ont donc d’autant plus de raisons d’exiger-en attendant que cette étude soit, enfin, réalisée-, le maintien de l’ancienne formule Levothyrox.

III/ AVOUEZ AUX MALADES ET AUX FRANÇAIS QUI EST RESPONSABLE ET COMBIEN TOUT CELA A COUTE :
13- Quel est le coût de cette crise sanitaire ? Les autorités doivent, dans un souci de cohérence avec leur discours, et l’exigence de générer des économies sur la Santé, nous communiquer le surcoût de cette crise avec notamment, les consultations médicales (généralistes, endocrinologues, radiologues, psychiatres et psychologues), les arrêts de travail, combien de médicaments sur ordonnances pour d’autres pathologies (maux de tête, bétabloquants pour tachycardie, antiinflammatoires pour douleurs musculaires et articulaires…) montant des hospitalisations ?
Ce préjudice est certainement considérable et nous considérons qu’il doit être calculé et consultable par tous. Nous avons le droit de savoir !

14- Qui est responsable ? Quels enseignements en tirer ? fiasco dans la communication et l’Information oui ! mais pas seulement ! Certains ont également osé prétendre que la souffrance des patients était un effet induit par les réseaux sociaux, une sorte de vent de panique qui aurait généré cette situation. Pourtant, non seulement la plupart des patients souffrant d’effets indésirables n’ont pu faire un lien que plusieurs semaines voire mois après la prise de la nouvelle formule et cela a été, au contraire, pour eux rassurant de comprendre la cause de leurs maux et ainsi trouver des solutions à leurs souffrances qui sont bien réelles ! C’est une façon bien habile de tenter de renverser les choses ! Madame AMPROU refuse de reconnaître que la mise sur le marché de la nouvelle formule s’est faite précipitamment, elle a affirmé que cela s’est fait en concertation et était le fruit d’un travail de longue haleine avec les associations. Depuis cet entretien de samedi, nous avons contacté les associations sur ce sujet même si nous n’avions aucun doute quant à leur intégrité. Elles ont démenti formellement cette information.
Il ne s’agit en aucun cas d’une « concertation de longue haleine », les associations n’ont jamais été « consultées », ils ont juste reçu l’information (de manière descendante), et cela assez tardivement. L’association VST dans un souci de transparence totale, nous a même répondue par mail « Le premier mail reçu de l’ANSM, au sujet du changement de formule, date du 23 février 2017 – ils nous envoyaient les textes prévus pour le « point d’information Levothyrox » et les « questions-réponses pour patients » destinés à être publiés sur le site de l’ANSM début mars. « Merci de nous envoyer vos éventuels commentaires pour le 27 février ».

Nous avons donc fait quelques remarques et corrections de la FORME … mais n’avons absolument pas eu le temps de faire des recherches et questionnements concernant le FOND (comment vérifier si l’affirmation « aucun changement n’est prévu pour les patients » était correcte ?)  – nous avons fait confiance, vu que l’ANSM nous assurait que les essais de bioéquivalence avaient été faits et étaient bons … ». De même l’association AFMT nous a confirmé avoir simplement été informée du changement mais en aucun cas ils n’ont participé à des réunions ou des études préalables au changement. Il était important que nous les informions des propos de Mme Amprou.

C’est là une façon habile de diluer les responsabilités dont nous ne sommes pas dupes.

15- Quand on lit le communiqué de presse de l’ANSM suite au dépôt du rapport de pharmacovigilance on se demande si de ce côté, on a ou non compris ce problème reconnu de communication. Au-delà, il est permis de se demander comment on peut ainsi continuer à considérer les malades, les patients, les citoyens, les français comme des chèvres ! C’est purement et simplement injurieux d’écrire que ceux qui souffrent d’un médicament dont ils ressentent si violemment les effets indésirables et qui de fait les empoisonne, que leurs symptômes ne sont pas dus à la nouvelle formule mais sont ceux d’un …
« Déséquilibre hormonal thyroïdiens ! » disent-ils … !!!

16- Madame Amprou a également affirmé que tous les médecins et pharmaciens avaient reçu un courrier explicatif et suffisant mais reconnaît que les anciens modes de communication sont révolus. Nous pensons que les plus hautes autorités sanitaires ne peuvent ainsi rejeter la responsabilité sur les professionnels de santé ou les associations !

17- Il a été demandé dans un souci de transparence des rapports de pharmacovigilances « lisibles par tous » comprenez accessibles et compréhensibles par chaque citoyen ; communiquer les rapports accompagnés d’une synthèse accessible serait parfaitement envisageable.

18- La fin du monopole de fait incompréhensible de MERCK ; notre interlocutrice a acquiescé et confirmé.

Nous n’avons pas le pourquoi de ce monopole de fait depuis 2012 qui s’évapore miraculeusement à l’occasion de cette crise sanitaire …

19- Nous souhaitons avoir la garantie que les stocks seront suffisants et cela pour l’ensemble des solutions autres que la nouvelle formule, ce qui n’est toujours pas le cas aujourd’hui car des listes d’attente sont ouvertes dans les pharmacies.

Comme vous pouvez le deviner nous n’avons eu que peu de réponses autres que celles connues de tous à travers les associations ou médias, « oui c’est la même chanson » comme le disait un certain cloclo !

Pour finir les porte- paroles de cette délégation ont tenu à rappeler à leurs interlocuteurs du Ministère de la santé, la cohésion, le soutien et l’union qui existe entre les différentes associations et collectifs de victimes du nouveau Levothyrox, avant de finir par cette phrase « notre combat sera sans relâche jusqu’à  la vérité et au retour définitif de l’ancienne formule Levothyrox ».
Le rassemblement de samedi a été l’occasion de rencontres, d’échanges entre malades, tous victimes d’effets secondaires importants, tous victimes de cette crise sanitaire. Nous attendons désormais autre chose que de belles promesses ou beaux discours, nous attendons des actions, des mesures rapides, concrètes et à la hauteur de nos souffrances.

Bien à vous
Monia Mestaoui TEKITEK avec Annick Seret

 

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