Lévothyrox : l’inquiétude et les interrogations de Françoise une rennaise

Les patients atteints de maladies de la thyroïde se plaignent de nombreux effets secondaires, depuis la mise en vente de la nouvelle formule du Lévothyrox. À Rennes, Françoise sous traitement depuis des années constate elle aussi des symptômes qu’elle n’avait jamais eus jusqu’à présent.

Par Emilie Colin 

Françoise a 61 ans. Cette Rennaise ne connaît pas de problèmes de santé particulier, se dit plutôt en bonne forme. Elle est sous Lévothyrox depuis 12 ans et prend désormais la dose de 125 microgrammes. Depuis quelques mois, elle observe des symptômes qu’elle n’avait jusque là jamais ressentis. « J’ai des maux de ventre très important, je suis très ballonnée et nauséeuse. » dit-elle et ajoute « j’ai surtout de nombreux vertiges, même la nuit ».

Comme elle est rarement malade, elle s’est d’abord dit que ça allait passer. Sauf que cela persiste. À l’heure actuelle, son médecin généraliste ne lui apporte pas de réponses. Elle doit faire réajuster son dosage et a des examens rénaux de prévus.

La nouvelle formule fait polémique

Le Lévothyrox composé entre autres de lactose a vu sa formule modifiée début 2017, à la demande de l’Agence nationale de la sécurité du médicament (ANSM). Ce médicament prescrit à vie permet de remplacer une hormone, la thyroxine, lorsque celle-ci n’est pas produite en quantité suffisante.

Depuis ce changement de formule, de nombreux patients font état d’effets secondaires graves. Chantal L’Hoir, fondatrice de l’Association française des Malades de la Thyroïde (AFMT) fait état de crampes, de vertiges également et de nausées. Son association a reçu de nombreux signalements. Contactée, elle affirme recevoir 30 contacts par heure. Une pétition mise en ligne depuis juin dénonce un manque d’information de la part de l’ANSM et du laboratoire Merck. Elle demande aussi au fabricant de revenir à l’ancienne formule du Levothyrox.

Chantal L’Hoir dit regretter le fait que « les patients passent pour des rigolos » et répète qu’il « y a des cas graves ». Elle s’inquiète d’une possible rupture de stock de l’ancienne formule.

Pas de remise en cause prévue de la nouvelle formule

Du côté des autorités sanitaires, le médicament ne serait pas en cause rapporte nos confrères du Parisien. « Il n’est pas question de nier ou de minimiser le mal-être de patients, mais les études de pharmacovigilance, que nous suivons de près, ne permettent pas, en l’état actuel des choses, de remettre en cause la nouvelle formule du Levothyrox, à bien des égards meilleure que l’ancienne »

L’ANSM met un numéro vert à disposition le 0800 97 16 53 (de 9 h à 19 h) ainsi qu’un guide de questions/réponses à propos du médicament. Elle annonce aussi enquêter sur ces effets indésirables.

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