Thyroïde: des risques pour les 3 millions d’utilisateurs de la nouvelle formule du Levothyrox?
Des milliers de patients souffrant d’une maladie de la thyroïde montent au créneau contre la nouvelle formule de leur traitement. Une pétition a été lancée et un sénateur demande des comptes au gouvernement.
C’est un des trois médicaments les plus utilisés en France, et les patients qui l’utilisent sont en colère. Une nouvelle formule du Levothyrox, un traitement pour les problèmes de la thyroïde, a été mise en circulation récemment, et elle ne fait pas l’unanimité. D’autant qu’il n’a été précisé à aucun patient que leur médicament avait changé.
Des milliers d’utilisateurs sont en colère et ont lancé une pétition contre ce « nouveau Levothyrox ». Certains se plaignent de nouveaux effets secondaires. Sont notamment évoqués des épisodes de fatigue intense, des maux de tête, une prise de poids, une constipation et des vertiges.
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Un effet placebo dû au simple changement?
Pourtant la modification avait été faite à la demande de l’Agence nationale de la sécurité du médicament (ANSM) pour « garantir une teneur en substance active plus constante d’un lot de médicaments à l’autre ». Le lactose a ainsi été remplacé dans les gélules par une autre substance plus neutre. Mais certains utilisateurs estiment que leur produit n’est plus le même.
Le laboratoire Merck nie toute modification des effets du traitement, dont la posologie n’a pas changé. Au Parisien, la directrice des affaires médicales ne « nie pas la véracité des symptômes » des patients mais assure que les soucis ne viennent pas du produit. « Tout changement est anxiogène », avance-t-elle, sous entendant que les nouveaux effets secondaires seraient simplement placebo. Elle ajoute qu’il y avait déjà eu le même type de plaintes en 2010 quand ils avaient juste changé le modèle des plaquettes pour les faire passer de 28 à 30 comprimés.
Emmanuel Macron interpellé, un numéro vert d’urgence mis en place
L’association française des malades de la thyroïde (AFMT) a saisi l’ANSM pour « faire cesser l’utilisation de cette nouvelle formule » et accuse le laboratoire d’avoir changé la « recette » pour faire des économies. Ce à quoi Merck répond qu’il a investi 35 millions d’euros pour la nouvelle formule sans en avoir changé le prix.
Un sénateur, Jean-Claude Carle (LR, haute-Savoie), est même monté au créneau et demande des comptes au gouvernement. L’AFMT a demandé un rendez-vous avec Emmanuel macron et réfléchit à interpeller l’Organisation mondiale de la santé. Elle n’exclut pas non plus de manifester devant l’Assemblée nationale. Affaire à suivre. En attendant un numéro vert d’urgence à été mis en place ce mercredi 23 août à la disposition des malades: le 0800 97 16 53.