Bravo la Corse
AFP Publié le 08/10/2011 à 11:58
Les élus de l’assemblée de Corse ont adopté à l’unanimité, cette nuit, une motion contre la décision de non-lieu de la cour d’appel de Paris dans l’enquête sur l’impact du nuage radioactif de Tchernobyl en France.
Selon cette motion, l’assemblée de Corse « s’indigne de la démarche des autorités politiques qui ont voulu mettre un terme à une procédure judiciaire susceptible de conduire à la vérité ».
Les élus territoriaux ont également adopté le principe de l’organisation d’une conférence de presse internationale à Paris, « afin de prendre l’opinion européenne à témoin sur les enjeux matériels, et surtout moraux, de cette affaire ».
Le non-lieu prononcé le 7 septembre par la cour d’appel de Paris a provoqué la colère en Corse, où une explosion du nombre de cancers et de maladies de la thyroïde avait été enregistrée dans les années suivant la catastrophe de la centrale nucléaire ukrainienne de Tchernobyl, en 1986.
La cour d’appel de Paris a estimé que cette catastrophe n’avait pas eu de conséquence sanitaire mesurable en France. Elle a notamment mis hors de cause l’ancien directeur du Service central de protection contre les rayons ionisants, le professeur Pierre Pellerin, seul mis en examen, pour « tromperie aggravée », en 2006, dans ce dossier.
L’association des victimes françaises de Tchernobyl va se pourvoir en cassation contre cet arrêt, avait annoncé l’avocat des parties civiles, Bernard Fau.
Corse – Tchernobyl : Lancement de l’enquête épidémiologique !
on octobre 13th, 2011 at 13 h 31 min
Ça y est ! L’Assemblée de Corse a délibéré à l’unanimité pour lancer l’appel d’offre européen de l’enquête épidémiologique sur les conséquence de la catastrophe de Tchernobyl en Corse, saluant le retour dans l’hémicycle après une longue absence pour raison de santé, de la présidente de la commission, Josette Risterucci.
Cinq ans d’efforts et 25 ans de combat associatif et politique pour parvenir à ce résultat ! Cinq ans depuis la mise en place de cette commission Tchernobyl qui s’est notamment fixé quatre objectifs quantifiables:
1. analyser la prévalence des pathologies thyroïdiennes survenues dans la période postérieure au passage du nuage radioactif
2. évaluer l’impact de ce nuage sur la catégorie la plus vulnérable, les enfants âgées de moins de six ans au moment des faits
3. définir et mettre en œuvre un registre des cancers, outil que la CTC revendique depuis de nombreuses années
4. étudier des facteurs spécifiques de vulnérabilité tels que le statut tabagique et la carence en iode de la population.
400.000 euros ont été dégagés au budget supplémentaire pour répondre aux besoins de l’enquête.
J’ai salué en session l’unanimité des groupes et le travail de convergence fait par tous les membres de la Commission dans l’intérêt du peuple corse pour répondre à cette attente de vérité qui nous pèse depuis 25 ans. Preuve qu’avec un peu de volonté, nous pouvons faire avancer ensemble les dossiers. Il faut saluer aussi l’engagement du président de l’Exécutif, accédant à toutes les demandes de la Commission Tchernobyl et agissant y compris à l’Assemblée nationale sur ce sujet, puisqu’il a déposé un projet de loi relative à la reconnaissance et l’indemnisation des personnes victimes d’accidents nucléaires.
J’ai donc souligné la «méthode» qui a prévalu depuis le début de cette mandature et a permis de conclure ces travaux très importants, souhaitant que cette méthode nous serve de leçon pour la suite de l’enquête notamment, mais aussi pour la mise en place d’un registre des cancers, et pourquoi pas, pour d’autres dossiers importants de la mandature.
Une motion, déposée par la Commission Tchernobyl, a été également adoptée à l’unanimité. L’Assemblée de Corse s’offusque après le non lieu prononcé par la Cour d’Appel de Paris- dans l’affaire des plaintes de l’Association des Malades de la Thyroïde – demande émanant du Parquet, donc du pouvoir politique. Pour la Commission, «on a voulu manifestement imposer une vérité judiciaire au moment où la vérité scientifique était à portée de main».
L’Assemblée «s’indigne de la démarche des autorités politiques qui ont voulu mettre un terme à une procédure judiciaire susceptible de conduire à la vérité» et annonce un déplacement des élus à Paris pour donner une conférence de presse internationale «afin de prendre l’opinion européenne à témoin sur les enjeux matériels et surtout moraux de cette affaire».
Je pense à tous les malades de Tchernobyl qui nous ont quitté depuis 25 ans. Je pense à celles et ceux qui galèrent aujourd’hui dans leur vie bouleversée à cause du mensonge d’Etat qui a prévalu jusqu’ici. Je souhaite que cette enquête leur donne les moyens de réclamer justice, et permette aussi à la société corse de mieux préserver l’avenir de ses enfants face au péril nucléaire en contribuant à ce grand débat pour l’avenir de l’Humanité.
Fabiana Giovannini.