une image d’espoir pour les jeunes maman cancéreuses

Paris, le 20 mai 2008Information presse de l’INSERM
Pas plus de fausses couches après un traitement du cancer de la thyroïde Dans la dernière édition du Journal of Nuclear Medicine, Florent de Vathaire et son
équipe de l’unité mixte Inserm/Institut Gustave Roussy « Epidémiologie des cancers », publient un résultat rassurant pour les jeunes femmes atteintes de cancer de la
thyroïde et ayant un projet d’enfant. L’iode radioactif administré pour le traitement de ces cancers n’augmente ni le risque de fausse couche, ni celui de prématurité. A la
naissance, les bébés conçus après le traitement, n’ont pas plus de risques de faible poids que ceux nés antérieurement à la maladie.
L’étude qui a été conduite sur plus de 2600 grossesses, est la plus importante menée à ce jour sur le sujet.
Selon les dernières données de l’INCa, 6 672 nouveaux cas de cancer de la thyroïde ont été diagnostiqués en 2005 en France. Ce cancer se situe au 12ème rang de l’ensemble des
cancers, et au cinquième chez la femme.
Les trois quarts des patients atteints de cancer de la thyroïde sont des femmes, souvent jeunes. Etant donné que l’incidence de ce cancer est en constante augmentation, et qu’il est de très bon pronostic, les médecins se trouvent de plus en plus confrontés à des demandes concernant les risques encourus en cas de future grossesse, en particulier en cas de traitement par l’iode radioactif (iode 131).Lorsqu’un cancer de la thyroïde est diagnostiqué, le traitement consiste en l’ablation de cette
glande située à la base du cou. Il est la plupart du temps suivi par un traitement à l’iode 131.
Il s’agit d’un radio-élément qui se concentre dans les tissus thyroïdiens et les détruit grâce au rayonnement qu’il émet. Ce traitement vise à éliminer à la fois les tissus thyroïdiens normaux qui peuvent subsister après la chirurgie et détruire les cellules cancéreuses restantes
diminuant ainsi le risque de récidive.
Près de 2000 femmes traitées pour un cancer de la thyroïde entre 1990 et 1993 ont été suivies jusqu’en 2004 par l’unité 605 de l’Inserm coordonnant ainsi la plus importante étude épidémiologique sur ce sujet. L’étude multicentrique, dont les résultats sont publiés dans le
Journal of Nuclear Medicine, a porté sur 2673 grossesses de 1126 femmes traitées pour un cancer de la thyroïde dans 4 centres, en France et en Italie. Elle a permis d’établir pour la 1ère fois que l’iode radioactif administré pour le traitement de ces cancers n’augmentait ni le risque de fausse couche, ni celui de prématurité par rapport aux enfants nés avant le traitement. Chez ces femmes, le risque de mettre au monde un bébé de faible poids n’est pas plus élevé non plus. Ce traitement n’augmentait pas non plus le risque de malformation ou de pathologie thyroïdienne, ni celui de cancer, chez les enfants conçus
après ce traitement. Ces résultats permettent de rassurer les jeunes femmes atteintes de cancer de la thyroïde et
désirant avoir un enfant. Les chercheurs recommandent néanmoins à ces femmes de vérifier leur taux d’hormones thyroïdiennes et d’attendre une année avant de concevoir de nouveau.
Usages des éléments radioactifs en médecine :
La médecine nucléaire consiste à injecter aux malades des produits radioactifs qui ont la propriété de
se concentrer dans certains tissus comme les tumeurs. Ces produits sont utilisés dans un but thérapeutique et diagnostique.
• L’usage thérapeutique : la radiothérapie
La radiothérapie est un traitement local utilisant l’action des radiations ionisantes dans le traitement
contre le cancer aux côtés de la chirurgie, à laquelle elle est très souvent associée, et de la
chimiothérapie. La radiothérapie est aussi parfois utilisée de façon exclusive.
On distingue la radiothérapie externe, qui utilise une source de rayonnement située à l’extérieur du
malade et généralement à une certaine distance de lui pour le traitement des cancers, de la
radiothérapie vectorisée ou irathérapie.
Dans cette seconde technique, le produit radioactif injecté dans l’organisme se fixe de manière
spécifique sur la tumeur à détruire. Il va alors émettre un rayonnement toxique, altérer l’ADN des
cellules cancéreuses et provoquer leur mort (apoptose). Pour les cancers thyroïdiens, l’administration
d’iode 131 de part son affinité naturelle pour la thyroïde, permet une destruction ciblée du tissu thyroïdien
normal et/ou tumoral.
• L’usage diagnostique : l’imagerie nucléaire fonctionnelle
Grâce à cette technique, le médecin suit en temps réel une molécule rendue radioactive administrée au patient, et possédant une forte affinité pour tel ou tel tissu ou organe. En détectant la radioactivité
émise par l’organisme on peut faire le diagnostic précis par imagerie de nombreuses maladies évitant ainsi le recours à des techniques invasives. L’imagerie nucléaire fonctionnelle offre la possibilité d’enregistrer la distribution, la concentration et l’élimination de l’élément radioactif sans autre nécessité que son administration.
Pour en savoir plus :
? Source
Therapeutic Administration of 131I for Differentiated Thyroid Cancer: Radiation Dose to Ovaries and Outcome of Pregnancies
Jérôme-Philippe Garsi1–3, Martin Schlumberger2, Carole Rubino1–3, Marcel Ricard2, Martine
Labbé1–3,Claudia Ceccarelli4, Claire Schvartz5, Michel Henri-Amar6, Stéphane Bardet6, and Florent
de Vathaire1–3
1 Inserm U605, Villejuif, France;
2 Institut Gustave Roussy, Villejuif, France;
3 Université Paris XI, Villejuif, France;
4 University of Pisa,Pisa, Italy,
5 Institut Jean Godinot, Reims, France;
6Centre François Baclesse, Caen, France
Journal of Nuclear Medicine, April 15, 2008 doi:10.2967/jnumed.107.046599
? Contact chercheur:
Florent de Vathaire
Unité Inserm 605 « Epidémiologie des cancers »
Institut Gustave Roussy
94805 Villejuif Cedex
Tel : 0142115457 / 4140
Email : fdv@igr.fr

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