L’hôpital de Bourges est-il boycotté par les médecins intérimaires?

L'hôpital de Bourges est-il boycotté par les médecins intérimaires?

Le 20 mars 2018, une partie du personnel des Urgences de Bourges était en grève. © Pierrick DELOBELLE

Le centre hospitalier de Bourges peut accueillir vingt-quatre médecins urgentistes. Or, en ce moment, ils ne sont que huit titulaires à occuper leur poste, et le besoin d’urgentiste est vital pour l’hôpital. Mais pourquoi les intérimaires ne se bousculent pas à Bourges?

La direction du centre hospitalier de Bourges (CHB) a plusieurs fois expliqué que le décret du 24 novembre 2017plafonnant la rémunération des praticiens intérimaires, a entraîné une plus grande difficulté à recruter des intérimaires urgentistes.
Un besoin pourtant vital pour les urgences du CHB, qui ne disposent que de huit médecins titulaires sur 24 postes.
« Depuis plusieurs années, s’est développée une forme d’exercice de la médecine dans le cadre de l’intérim médical, explique Anne Bouygard, directrice générale de l’Agence régionale de santé (ARS) Centre-Val de Loire. On a vu, l’été dernier, une pression sur les prix par les intérimaires et les sociétés d’intérims qui a fait que nous avons atteint régulièrement les 2.000 euros, et quelquefois plus, exigés pour 24 heures de garde. »

« Plus un établissement était en tension pour remplir ses tableaux de garde, plus on voyait les tarifs augmenter. »

ANNE BOUYGARD (Directrice générale de l’Agence régionale de santé Centre-Val de Loire)

Le décret plafonne, pour l’année 2018, la rémunération d’une garde de 24 heures à 1.404 euros brut. Ce qui n’a évidemment pas plu aux urgentistes ayant l’habitude de travailler en intérim.

Des médecins contre le plafonnement des tarifs de garde

« Une association de défense des médecins remplaçants se mobilise contre ce décret, décrypte Anne Bouygard. Elle avait annoncé qu’elle allait faire pression sur les hôpitaux à fort besoin de remplaçants qui appliqueraient le texte. »
L’hôpital de Bourges est-il boycotté par certains intérimaires?? D’autres hôpitaux n’appliquent-ils pas ce décret?? « Bourges, comme d’autres hôpitaux en Francese trouve, depuis quelques semaines et je pense encore pour quelques semaines, pris dans ce bras de fer, confie la directrice générale de l’ARS. Comme tous les directeurs généraux d’ARS, j’ai écrit à tous les directeurs d’hôpitaux en leur disant qu’ils devaient, c’est une évidence, respecter ce texte. Mais le service public des urgences est vital et il peut y avoir eu, à quelques moments, un dépassement du décret pour pouvoir maintenir le service. »

[Écoutez] La détresse de certains médecins hospitalier

Retrouvez l’intégralité de l’entretien avec la directrice générale de l’ARS, Anne Bouygard, dans Le Berry républicain du 11 juin 2018 en l’achetant chez votre marchand de journaux ou en cliquant ici.

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