Il y a une urgence absolue, au service mobile d’urgence et de réanimation (SMUR) de l’hôpital Jacques-Coeur de Bourges, de trouver des médecins urgentistes. En pénurie sévère de personnel, l’établissement berruyer a dû partiellement fermer son SMUR, cloué au garage faute de personnel.
- C’est le SMUR des ugences de Vierzon qui doit intervenir. Son bassin de vie sur lequel il règne passe alors de 60.000 à 100.000 habitants.
- Le SMUR de Saint-Amand s’occupe du second tiers du département
- Le SMUR de Nevers, Cosne et Gien s’occupent du dernier tiers, en intervenant pour le premier dans la Vallée de Germigny, dans le Sancerrois pour le second et le Cher-Nord dans le troisième.
Depuis jeudi 18h30, le SMUR ne fonctionne pas
La direction de l’hôpital Jacques-Coeur tente, à chaque heure, de trouver des médecins pour assurer les gardes ce week-end. Depuis jeudi, 18h30, le SMUR de Jacques-Coeur ne fonctionne pas. Il devrait être opérationnel dans la nuit de vendredi à samedi. En début d’après-midi ce vendredi, la directrice adjointe, Audrey Aulibert, venait de trouver une solution… dans l’urgence. Mais jusqu’à dimanche soir, c’est tout de même l’incertitude.
Une lettre ouverte à la ministre
Cette situation plus que tendue et inquiétante a fait vivement réagir le maire de Vierzon, Nicolas Sansu. Il vient d’adresser une lettre ouverte à la ministre de la Santé Agnès Buzyn et à la directrice de l’agence régionale de santé Anne Bouygard suite au dysfonctionnement des services des urgences dans le Cher.
Se rendant au centre hospitalier de Vierzon, mercredi, suite à une entorse, le maire s’entend dire par le chef du services des urgences vierzonnais que le Smur doit partir sur les Gibjoncs, faute de Smur à Bourges. « J’ai appris mercredi soir que le Smur de Bourges n’était pas en état de fonctionner faute de personnels, ce qui implique que les Smur de Vierzon et Saint-Amand-Montrond couvrent la totalité du département, écrit le maire. C’est une situation intolérable et qui est potentiellement dangereuse pour les habitants de notre département », écrit le maire.
Il redoute « des morts »
Le maire, et président du conseil de surveillance du centre hospitalier de Vierzon, n’est pas le seul à s’inquiéter et à redouter » des morts ». « Les personnels du Smur de Vierzon que j’ai rencontrés m’ont fait par de leur colère et leur inquiétude devant cette situation qui impacte directement la sécurité des patients ».
« Madame la ministre, madame la directrice, voilà maintenant plusieurs mois que vous êtes alertées sur de telles difficultés, issues d’un choix stupide qui consiste à faire croire que l’on doit faire des économies sur la santé ! »
Nicolas Sansu, maire de Vierzon.
« C’est la deuxième fois que cette situation se produit car, le centre hospitalier Jacques-Coeur de Bourges étant en déficit chronique de médecins urgentistes, fait appel massivement à l’intérim médical pour couvrir ses besoins en la matière. Or pendant ces longs week-ends, et on peut craindre les mêmes effets pour l’été qui vient, la ressource médicale intérimaire se fait plus rare ! » poursuit Nicolas Sansu dans son courrier.
Le centre hospitalier de Vierzon dispose, pour sa part, d’une équipe d’urgence complète avec des titulaires. « C’est notre avantage car on n’a pas recours à l’intérim », explique l’élu, contacté hier.
« Madame la ministre, madame la directrice, voilà maintenant plusieurs mois que vous êtes alertées sur de telles difficultés, issues d’un choix stupide qui consiste à faire croire que l’on doit faire des économies sur la santé ! », conclut Nicolas Sansu.
Depuis le début de l’année, les courriers envoyés par le maire et les syndicats du centre hospitalier à l’ARS, sont restés sans réponse. Mercredi soir, le maire a posté son coup de gueule sur sa page facebook (comprendre SMUR plutôt que SAMU dans son message). Un message largement partagé…