Bonjour
Mardi 22 septembre : la justice civile examinera, à Clermont-Ferrand, les plaintes de deux-cent quarante familles qui ont assigné le distributeur français du vaccin Meningitec® . L’Agence France Presse précise que ces familles reprochent au laboratoire CSP (Centre Spécialités Pharmaceutiques), situé à Cournon-d’Auvergne (Puy-de-Dôme), d’avoir distribué des seringues contenant du vaccin Méningitec®, défectueuses car contenant des résidus de métaux lourds. Quels sont les éléments factuels de ce dossier que certains présentent déjà comme un nouveau « scandale sanitaire » ?
Le vaccin incriminé
Explications figurant sur le site officiel gouvernemental des médicaments: Méningitec® est un vaccin utilisé chez les nourrissons à partir de 2 mois, les adolescents et les adultes pour prévenir les maladies dues à Neisseria meningitidis du sérogroupe C. Il ne protège pas contre les autres sérogroupes de Neisseria meningitidis ou toute autre bactérie ou virus parfois responsables de méningite et septicémie (infection généralisée). La bactérie Neisseria meningitidis du sérogroupe C peut provoquer des infections graves et parfois mortelles telles qu’une méningite et une septicémie. Ce vaccin ne contient pas d’organisme vivant et ne peut pas provoquer de méningite C (maladie due au méningocoque C).
La décision des autorités sanitaires
Elle est résumée dans un communiqué de presse daté du 26 septembre 2014.
« Le laboratoire CSP, à titre de précaution et en accord avec l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM), vient de retirer du marché tous les lots du vaccin Meningitec®, en raison d’un problème de qualité rencontré lors de la fabrication de ce médicament (…) .Le vaccin Meningitec® des laboratoires Nuron est exploité en France par le laboratoire CSP.Le laboratoire Nuron vient d’informer les autorités européennes de la présence de particules dans un nombre limité de seringues de certains lots de Meningitec®. En l’état actuel des investigations, la présence de ces particules n’affecte pas la stérilité de ces produits et ne compromet pas l’efficacité du vaccin. Il n’est donc pas nécessaire d’effectuer une revaccination.
En raison de ce défaut de qualité, le laboratoire CSP, exploitant de cette spécialité en France, a entrepris, en lien avec le laboratoire Nuron, le rappel de tous les lots actuellement commercialisés en France. Un rappel similaire est organisé à l’échelle européenne.
Ce rappel est effectué à titre de précaution. La présence de ces particules pourrait en effet induire des réactions locales (rougeurs ou gonflement au site d’injection) voire des effets généraux (fièvre). L’apparition de ces effets indésirables surviendrait dans les premières heures ou jours après la vaccination. Il est à noter que ces effets sont semblables à ceux que pourraient produire le vaccin. A ce jour, aucune déclaration d’effet indésirable liée à ce défaut de qualité n’a été signalée au laboratoire ou à l’ANSM (…) Des alternatives existent. Il s’agit des vaccins Neisvac® (laboratoire Baxter) et Menjugatekit® (laboratoire Novartis). »
La troublante alerte de l’Ordre des pharmaciens
Elle date du début du 30 juillet et a été relayée par Le Moniteur des Pharmacies le 3 août :
« Le Conseil de l’Ordre des Pharmaciens (CNOP) a émis une alerte le 30 juillet à propos d’une information relayée par BFM TV et d’autres médias sur l’action en justice intentée par quarante familles contre le laboratoire CSP qui exploite le vaccin Meningitec®. Suite à l’injection de ce vaccin, les enfants auraient présenté divers symptômes allant de la poussée de fièvre inexpliquée à la sclérose en plaques. Tous les lots commercialisés de ce vaccin ont fait l’objet d’un rappel le 24 septembre 2014. Or, selon l’avocat des familles, il aurait continué à être dispensé en pharmacie plusieurs mois après ce retrait.
En conséquence, Isabelle Adenot, présidente du CNOP, demande aux pharmaciens de vérifier qu’aucun de ces vaccins ne restent en stock et précise que « s’il était avéré que des ventes aient eu lieu après cette date et que le patient porte plainte, la chambre de discipline de le l’ordre sera logiquement sévère».
Rappelons que ce retrait a été effectué selon les termes de l’ANSM « à titre de précaution suite à de la présence de particules dans certains lots. La présence de ces particules n’affecte pas la stérilité et ne compromet pas l’efficacité du vaccin, mais pourrait induire des réactions locales (rougeurs ou gonflement au site d’injection) voire des effets généraux (fièvre) dans les premières heures ou jours après la vaccination » (…) Cette affaire risque d’amplifier la défiance qui entoure déjà certaines vaccinations. Une première audience devrait avoir lieu au TGI de Clermont-Ferrand en septembre 2015. »
Les graves accusations de l’avocat
La situation des plaignants est résumée par l’AFP depuis Clermont-Ferrand (Karine Albertazzi). Extraits :
« On va demander au cours de cette audience des expertises pour chaque enfant, a expliqué Me Emmanuel Ludot, qui défend quatre-vingts familles, avant une deuxième audience, prévue le 20 octobre. Ces familles venues de toute la France reprochent au laboratoire CSP, d’avoir acheminé des seringues contenant du vaccin Méningitec®, défectueuses car contenant des résidus de métaux lourds.
« Des analyses capillaires ont permis de détecter des concentrations de plomb, étain, silicium et aluminium dans les cheveux des personnes vaccinées. Ces dernières, dont de très nombreux enfants, souffriraient depuis de symptômes persistants (diarrhées aiguës, nausées, irritabilité, fortes poussées de fièvre, troubles du sommeil, éruptions cutanées…). « Quand mon médecin me l’a prescrit pour ma fille, alors âgée d’un an, je lui ai fait confiance », a raconté Coralie, une mère de famille habitant la région rennaise, qui viendra mardi à l’audience avec d’autres parents.
« Le vaccin a provoqué chez la fillette des réactions en chaîne: « Je me suis retrouvée toute seule avec mes inquiétudes. J’ai appelé mon médecin, mon pharmacien, ils n’étaient pas au courant. Le laboratoire ne m’a pas non plus donné plus de réponse », a-t-elle dit.
« En furetant sur internet, elle découvre que vingt-et-un lots de ce vaccin, produit par le laboratoire américain Nuron Biotech, ont été retirés du marché à titre de précaution le 24 septembre 2014, par l’intermédiaire de l’agence nationale de sécurité du médicament (ANSM).
« « Encore hier, ma fille (aujourd’hui âgé de 2 ans et demi), pleurait à chaudes larmes, pliée en deux, à cause de migraines abdominales, dont on ne connaît pas l’origine », a déclaré Coralie, qui a retrouvé sur la toile d’autres parents de victimes. « On est très inquiets. Les métaux lourds, on s’en débarrasse pas comme ça. Quand on démarre sa vie à 2 ans avec des métaux lourds dans le corps, je me demande quelles seront les conséquences pour ma fille dans 10 ans », s’est-elle alarmé.
« Pour Me Ludot, le dossier du Meningitec® est un « scandale sanitaire ». « Il y a eu dans ce dossier des failles à tous les niveaux, des pharmaciens en passant par les laboratoires, les autorités sanitaires. Tout le monde a été curieusement négligent « , affirme cet avocat du barreau de Reims et spécialisé dans les affaires vaccinales. « Comment expliquer que ce vaccin ait été encore prescrit trois mois après le retrait théorique des lots défectueux? », s’est-il interrogé. Selon lui, le distributeur auvergnat est « le premier maillon d’une longue chaîne ».
« « Dans ce dossier, il y a d’abord le problème de la vente de ce vaccin: des pharmaciens ont continué à le vendre alors qu’ils étaient informés de son retrait. Il y a eu aussi des retards dans l’alerte pour des raisons économiques évidentes. Les vaccins frelatés étaient connus depuis au moins un an, a-t-il ajouté. Ce n’est pas une erreur de manipulation qui est en cause mais le vaccin lui-même. Il semble bien que ce dernier, qui est d’ailleurs depuis retiré du marché, comportait des nanoparticules ».
Ce sont là des accusations d’une particulière gravité. Me Ludot pourra-t-il les étayer ? Et quid du lien de causalité entre ce vaccin et les symptomatologies alléguées ? L’affaire Meningitec® ne fait que commencer.
A demain