C’est avec bcp de tristesse que j’apprends le décès de 2 jeunes #Dépakine ce mois ci. Mayline décédée à l’âge de 17 ans et Kévin décédé à 26 ans, leurs décès sont directement lié aux pathologies induites par la Dépakine (in utero). Je pense fort à leur parents dans cette épreuve
Scandales des médicaments: L’appel des victimes à Agnès Buzyn pour en finir avec les «bricolages»
ENTRETIEN L’avocat Charles Joseph-Oudin et la pneumologue Irène Frachon interpellent la ministre de la Santé au nom des victimes de médicaments…
—
- Charles Joseph-Oudin et Irène Frachon interpellent la ministre de la Santé.
- Ils réclament une meilleure prise en charge des victimes de médicaments. Le coût et le délai de la procédure sont des freins importants pour elles.
- L’avocat et la pneumologue proposent de créer une taxe sur les médicaments.
Le jour où un juge l’a autorisée à attaquer le laboratoire Bayer, Marielle Klein a d’abord pensé à abandonner le combat… « Il a ordonné la nomination d’un expert pour établir mon préjudice mais a expliqué que c’était à moi de le payer… », se souvient la maman de cinq enfants qui a alerté sur le scandale des implants contraceptifs Essure. Le juge lui demandait de verser 3.000 euros pour initier l’expertise d’un gynécologue. Marielle Klein n’avait pas « 20 euros sur [son] compte ». Elle a donc fini par accepter le « principe humiliant » d’une cagnotte lancée par ses amies pour payer l’examen médical dont elle attend, un an après, toujours les résultats.
La quadragénaire est convaincue que ses ennuis de santé – sinusites, palpitations, paralysie temporaire – sont des effets secondaires de l’implant Essure qu’on lui a posé en 2012. Mais elle sait que l’avis favorable de cet expert reste une condition sine qua non pour que la justice condamne le laboratoire Bayer à l’indemniser.
20.000 euros de frais pour les expertises médicales
Des frais qui représentent un frein de taille, surtout pour des familles déjà fragilisées par la maladie… Marine Martin, lanceuse d’alerte sur le scandale Dépakine, a également eu des sueurs froides en découvrant le coût des expertises médicales. « Quand j’ai vu la facture (19.240 euros au total), je me suis dit que j’avais bien fait de souscrire une protection juridique. J’ai été prise en charge », raconte-t-elle. Car le coût de son combat ne se limite pas aux expertises. Installée dans les Pyrénées-Orientales, Marine Martin a dû se déplacer à chaque fois à Paris pour les examens. « Il y a le coût de l’autoroute et celui de l’hôtel aussi, reprend Marine Martin. D’autant que ces familles ont déjà des frais très importants : c’est très cher de prendre en charge des enfants autistes. Et souvent les mères arrêtent de travailler pour s’en occuper… »
Système contraignant, laboratoires surpuissants et malades démunis : Charles Joseph-Oudin n’en peut plus d’entendre toujours la même histoire racontée par les victimes des scandales des médicaments (Dépakine, Essure…) qu’il défend dans son cabinet d’avocat. Avec Irène Frachon, la pneumologue qui a alerté sur les dangers du Médiator, il lance, dans les colonnes de 20 Minutes, un appel à Agnès Buzyn, la ministre de la Santé, pour réformer le système, simplifier et raccourcir les procédures. En somme, pour aider ceux qui sont « malades d’avoir eu le malheur de se soigner un jour ».
En quoi le coût des expertises judiciaires est-il un frein pour les victimes des médicaments ?
Charles Joseph-Oudin. C’est le nerf de la guerre ! L’expertise est indispensable à une victime qui souhaite lancer un procès et être indemnisée. Celle de Marine Martin, victime de la Dépakine, a dépassé les 20 000 euros ! C’est une somme astronomique, surtout pour des victimes de médicaments dans des situations financières très difficiles.
Irène Frachon. En gros, c’est le pot de terre contre le pot de fer. D’un côté, les laboratoires ont des moyens illimités pour organiser leur défense. De l’autre, les personnes sont malades et fragiles. Elles doivent avancer l’argent et ensuite patienter des années pour obtenir gain de cause. Pour le Médiator par exemple, après des années de procédures, marquées par une maltraitance procédurale impitoyable côté laboratoire. Mais aussi par des demandes sans fin de pièces médicales de la part des experts, quand l’indemnisation tombe, les victimes sont parfois déjà mortes !
Mais n’est-ce pas normal qu’un plaignant paye pour démontrer la responsabilité d’un laboratoire qu’il accuse ? D’autant qu’il est remboursé si la justice reconnaît son préjudice…
C. J-O. En effet, la justice aide celui qui gagne ! Mais allez dire aux familles du scandale Dépakine, qui doivent élever des enfants autistes, qu’elles ne seront remboursées que dans des années et qu’en cas de victoire judiciaire… Ce n’est pas efficace ! En France, le principe veut que le demandeur avance les frais. Mais si la victime n’a pas les moyens de payer cette expertise, il n’y a pas de procès. Et les laboratoires ne sont pas inquiétés