sseLa maladie de LymeLe cancer du seinL’hôpital en criseAllergiesVIH et sidaDrogueFoudre au parc Monceau à ParisPremiers secours: les gestes qui sauventLe corps humainLa génétique, l’étude de l’ADN et ses modificationsGrippe aviaireTout savoir sur l’arrêt maladieAccident lors d’un essai cliniqueLe cannabisLa crise de la vache folleLe classement des hôpitauxLa fièvre EbolaL’entreprise Carmat et son projet de coeur artificielIVG: l’avortement en questionCompléments alimentaires: tout ce qu’il faut savoirLa loi de santé publiqueLe burn-out, maladie professionnelle?Le scandale du MediatorCancer de la peauTabac et cigarettesEpidémie de chikungunyaCrème solaire: quelle protection solaire pour bronzer en toute sécurité?Le trouble bipolaireUn nouveau coronavirusLes neurosciencesLe cancerLes vaccinsVidéos Santé Afficher / Masquer plus d’entrées L’électrosensibilité, une souffrance qui doit être prise en charge selon l’Anses

Dans un avis publié le 27 mars 2018, l'Anses considère que la souffrance liée à l'électrosensibilité doit être prise en charge.

Dans un avis publié le 27 mars 2018, l’Anses considère que la souffrance liée à l’électrosensibilité doit être prise en charge.

Getty Images/iStockphoto

Dans un avis publié mardi, l’Anses reconnaît les symptômes liés à l’électohypersensibilité, sans reconnaître un lien de causalité avec l’exposition aux ondes électromagnétiques.

Maux de tête, troubles du sommeil, nausées, irritabilité, fourmillements dans les doigts ou encore problèmes cutanés…L’Anses répertorie des dizaines de symptômes, plus ou moins courants, que les électrosensibles attribuent à leur exposition aux radiofréquences des téléphones portables, antennes relais et autre wifi. « Il n’existe pas de critères de diagnostic de l’électrohypersensibilité (EHS) validées à ce jour » mais « quoi qu’il en soit, les plaintes (douleurs, souffrance) formulées par les personnes se déclarant EHS correspondent à une réalité vécue », note-t-elle dans un avis publié mardi.

« C’est une avancée. On ne parle plus d’un effet nocebo exclusif », a indiqué le président de l’association Robin des Toits, Pierre-Marie Theveniaud, avant d’avoir pris connaissance de l’intégralité du rapport. L’effet nocebo, à l’inverse du placebo, est causé par la suggestion ou la crainte que l’exposition à un médicament ou à des facteurs environnementaux est nuisible. L’Anses estime que cet effet « joue certainement un rôle non négligeable dans la persistance de l’EHS », mais qu’il n’exclut pas « une affection organique non identifiée ».

Débat au sein de la communauté scientifique

Au-delà du constat des souffrances, les experts recommandent « une prise en charge adaptée par les acteurs des domaines sanitaire et social » pour des patients qui subissent en plus parfois un « isolement psycho-social » en décidant de changer de mode de vie voire en déménageant dans des zones rurales isolées.

L’existence même de cette pathologie qui ne se définit que par l’autodéclaration des personnes qui en souffrent, fait débat entre une communauté médicale sceptique. Les patients se trouvent parfois face à des médecins peu à l’écoute.

TEMOIGNAGE >> Philippe, électro-hypersensible: « Si je sors de mon bocal, je brûle » 

Le rapport met ainsi en avant le « besoin de reconnaissance » exprimé dans les témoignages des patients et leur « désir d’être pris au sérieux » par des médecins qui peuvent privilégier « une approche psychologisante du problème », accompagnée « d’un certain mépris » à l’égard des personnes venant les consulter.

« C’est un pas dans la bonne direction. Il faut maintenant que le lien de causalité soit reconnue », a de son côté estimé Jeanine Le Calvez, vice-présidente de l’association Priartém-Electrosensibles de France.

Pas de lien de causalité

Un pas que ne franchit pas l’Anses. « Aucune preuve expérimentale solide ne permet actuellement d’établir un lien de causalité entre l’exposition aux champs électromagnétiques et les symptômes décrits par les personnes se déclarant EHS », concluent les experts qui ont examiné l’ensemble de la littérature disponible sur le sujet.

A LIRE AUSSI >> Pendentifs « énergétiques » et patchs anti-ondes pourraient provoquer des cancers

Les études de « provocation », qui soumettent les sujets aux ondes en laboratoire, ne mettent pas en évidence l’apparition de symptômes ni de capacité des électrosensibles à percevoir les champs magnétiques. »Ca ne veut pas dire qu’un jour on ne découvre pas un tel lien », même si « à ce jour, les causes restent inconnues », note Olivier Merckel, chef d’unité risques physique à l’Anses.

Le rapport, qui pointe du doigt « les limites méthodologiques » des recherches passées, plaide donc pour de nouvelles études, avec de nouveaux protocoles.

A LIRE AUSSI >> Débit multiplié par 100, nouvelles antennes : ce que va changer l’arrivée de la 5G

Mais pour Pierre-Marie Theveniaud, il faudrait « diminuer les niveaux d’exposition » aux ondes de la population de manière générale. « Ce qu’on vit à l’heure actuelle n’est rien par rapport à ce qui se prépare, avec la 5G, on va être inondés d’ondes », s’inquiète-t-il, réclamant des études d’impact sanitaire avant le déploiement de la cinquième génération de téléphonie mobile.

Ce n’est pas la première fois que l’Anses se penche sur les effets des radiofréquences. En 2016, elle avait estimé que que les ondes électromagnétiques émises par les téléphones portables, les tablettes tactiles ou les jouets connectés pouvaient avoir des effets sur les fonctions cognitives – mémoire, attention, coordination – des enfants.

Vous aimerez aussi...