Le 11 mars anniversaire de Fukushima…..Il y a 7 ans

Cancer de la thyroïde chez les jeunes de Fukushima : 160 cas confirmés

Avant de présenter les nouveaux résultats, revenons sur la dernière publication du 25 décembre 2017. Nous avions annoncé 4 nouveaux cas de cancer de la thyroïde confirmés par la chirurgie chez les jeunes de Fukushima, qui avaient moins de 18 ans au moment de la catastrophe. Ils concernaient tous les 4 des enfants dont le cancer a été détecté lors de la troisième campagne de dépistage par échographie. En fait, il y avait aussi un cinquième cas confirmé par la chirurgie chez un enfant dont le cancer avait été détecté lors de la deuxième campagne de dépistage.

Étonnamment, ce cinquième cas avait aussi échappé à Fukushima Voices qui fait aussi un suivi. Les résultats détaillés remis à jour de la deuxième campagne n’ont pas été publiés. Il fallait consulter le bilan global en japonais pour découvrir ce cinquième cas. Il n’est pas sur la page en anglais publiée plus tard.

Le bilan au 30 septembre 2017 est donc de 193 cas de cancer de la thyroïde suspectés (115 lors de la première campagne, 71 lors de la seconde et 7 lors de la troisième), dont 159 confirmés après une intervention chirurgicale (101 lors de la première campagne,  51 lors de la seconde et 7 lors de la troisième). Les autres enfants sont en observation. Il y a toujours un cas supplémentaire qui s’est révélé être bénin après chirurgie.

Le 5 mars 2018, l’université médicale de Fukushima a présenté un nouveau bilan à la date du 31 décembre 2017. Il n’est disponible qu’en japonais pour le moment, mais Fukushima Voices traduira les principaux résultats en anglais. La traduction officielle partielle en anglais sera aussi disponible ici.

Un bilan détaillé de la troisième campagne de dépistage est présenté :

  • 191 669 jeunes ont subi une échographie de la thyroïde, soit 48,1% des 336 654 habitants de Fukushima qui avaient moins de 18 au moment de la catastrophe, soit 56,9%.
  • Parmi eux, 179 038 ont reçu les résultats de l’examen.
  • 1 199 jeunes ont dû ou doivent subir des examens complémentaires.
  • 31 examens complémentaires ont conduit à une cytoponction.
  • Il y a 10 cas de cancers de la thyroïde suspectés à l’issue de ces examens, soit 3 de plus que la dernière fois (6 garçons et 4 filles).
  • Il y a 7 patients qui ont subi une intervention chirurgicale qui a confirmé le diagnostic, comme la dernière fois. Ce sont tous des cancers papillaires.

Le bilan des trois campagnes de dépistage donne :

Première campagne Deuxième campagne Troisième campagne
Dépistage avec résultat

300 473

270 515

179 038
Examens complémentaires 2 090 1 788 573
Cytoponctions 542 205 31
Nombre de cancers suspectés 116 71 10
Nombre de cancers confirmés 101 52 7

On arrive donc à un total de 197 cas de cancer suspectés, dont un cas s’est révélé bénin après l’intervention chirurgicale et 160 cas de cancer avéré. Le nouveau cas confirmé par chirurgie depuis la dernière publication a été dépisté lors de la deuxième campagne. Quant aux trois nouveaux cas suspectés, ils ont été détecté lors de la troisième campagne de dépistage par échographie.

Ces données ne concernent que la province de Fukushima. Les retombées radioactives ont dépassé les frontière de cette province, mais il n’y a ni dépistage ni suivi ailleurs.

A noter, que selon un fond de soutien, un cas de cancer de la thyroïde a échappé aux statistiques officielles (source). Selon ce même fond qui a effectué un suivi de 84 enfants ayant déclaré un cancer de la thyroïde, 8 d’entre eux ont dû subir une deuxième intervention chirurgicale après une rechute. Ils avaient entre 6 et 15 ans au moment de l’accident. Il réclame des statistiques officielles sur le nombre de rechutes.

Rechutes du cancer de la thyroïde chez certains enfants de Fukushima

Une fondation privée qui aide des enfants atteints du cancer de la thyroïde de Fukushima a constaté 8 cas de rechute sur les 84 enfants pris en charge.

Voici le compte-rendu d’une émission de la chaine de télévision NHK japonaise.
https://www3.nhk.or.jp/nhkworld/en/news/20180301_24/
01 mars 2018

Une fondation privée qui offre une assistance financière aux jeunes atteints d’un cancer de la thyroïde suite à l’accident nucléaire de Fukushima, a demandé une surveillance détaillée pour ceux qui ont rechuté.

Le «Fonds du 3.11 pour les enfants atteints de cancer de la thyroide» (3.11 Fund for children with thyroidcancer) appelle à une nouvelle réunion à Tokyo jeudi prochain.
Le nom de cette fondation se réfère au 11 mars 2011 où un tsunami provoqué par un fort tremblement de terre a ravagé une centrale nucléaire dans la préfecture de Fukushima.

Une étude menée par la fondation a montré que le cancer a rechuté chez 9,5 % ,
soit 8 sur 84 enfants atteints de cancer de la thyroïde après l’accident. Ils ont dû de ce fait subir une seconde opération.

La fondation révèle que ces 8 enfants étaient âgés entre 6 et 15 ans au moment de l’accident, il y a 7 ans. Leur cancer a rechuté 28 mois en moyenne après la première intervention chirurgicale. Une fois, la rechute s’est produite juste 1 an après l’intervention.

La préfecture de Fukushima a propose un dépistage du cancer de la thyroïde aux habitants qui avaient 18 ans ou moins au moment de l’accident.

La Fondation 3.11 a souligné que le comité d’experts conseillant le gouvernement préfectoral n’a pas abordé la question des rechutes chez les jeunes patients atteints de cancer de la thyroïde.
La directrice de la fondation, Hisako Sakiyama, a déclaré que pour avoir une idée claire des effets sur la santé de l’accident nucléaire, il est important de poursuivre le dépistage en accordant une attention particulière aux rechutes.

la présidente de l'association

Voir l’article de la NHK en anglais
https://www3.nhk.or.jp/nhkworld/en/news/20180301_24/


Note:

L’université médicale de Fukushima, chaperonnée par l’AIEA (Agence internationale pour l’Énergie atomique, un département de l’ ONU) prétend depuis plusieurs mois que ces examens de dépistage des cancers de la thyroïde sont inutiles, exagérés et qu’ils provoquent des traitements inutiles. Et effectivement on ne voit jamais mentionnée la surveillance de rechutes de ces cancers, ce qui est élémentaire sur le plan médical.

Voir l’article «Fukushima: Le dépistage des cancers de la thyroïde serait déraisonnable»du 22 août 2016.
https://www.vivre-apres-fukushima.fr/fukushima-le-depistage-des-cancers-de-la-thyroide-serait-deraisonnable/

Le 03 mars 2018


Mise à jour le 03 mars 2014:
On savait déjà que ces cancers n’étaient pas les cancers anodins auxquels le village nucléaires tente de nous faire croire
Déjà en octobre 2016, le Dr Rosen de l’IPPNW signalait la fréquence des cancers envahissants d’emblée:
Parmi ces enfants, 136 ont dû être opérés parce qu’ils présentaient des métastases dans les ganglions lymphatiques (22,4 %), des métastases distantes (2,4 %) ou une croissance dangereuse de leur tumeur (pourcentage inconnu) : 102 enfants (premier dépistage) et 34 enfants (second dépistage) ont ainsi été opérés.
https://www.vivre-apres-fukushima.fr/fukushima-5-ans-apres-nouveaux-resultats-concernant-les-cancers-de-la-thyroide/


D’autre part….

Le japonais Eisai signe un accord avec Merck pour un traitement anticancer dont celui de  la thyroïde

08/03/2018 | 11:05

Tokyo (awp/afp) – Le laboratoire pharmaceutique japonais Eisai et le groupe américain Merck ont annoncé jeudi avoir signé un accord pour le développement et la commercialisation de traitements anticancer développé par Eisai, qui pourrait potentiellement rapporter au Japonais jusqu’à 5,76 milliards de dollars.

Cet accord de « collaboration stratégique » porte sur « le co-développement et la co-commercialisation au niveau mondial du Lenvima (lenvatinib mesylate) », un traitement par voie orale qui bloque l’action d’une enzyme, la tyrosine kinase, qui intervient dans la propagation de plusieurs cancers, ont-ils détaillé dans un communiqué conjoint.

Le Lenvima est actuellement approuvé pour le traitement du cancer de la thyroïde et du carcinome des cellules rénales (cancer avancé du rein), mais des autorisations ont été demandées pour le traitement d’autres maladies et Eisai et Merck prévoient « d’initier de nouvelles études cliniques » pour de nouveaux usages.

Cette collaboration avec Merck va permettre de « maximiser le potentiel du Lenvima », s’est félicité Haruo Naito, PDG d’Eisai, cité dans le communiqué.

Dans le cadre de cet accord, Merck et Eisai partageront à égalité les revenus issus des ventes mondiales du Lenvima.

Par ailleurs, Merck s’est engagé à verser à Eisai plusieurs paiements qui pourraient atteindre 5,76 milliards de dollars, précise le communiqué.

Dans le détail, Eisai recevra un paiement immédiat de 300 millions de dollars, 450 millions de dollars pour le remboursement de dépenses de recherche et développement et jusqu’à 650 millions de dollars en application de certaines options d’ici 2020.

Eisai pourrait également recevoir 385 millions de dollars en cas de succès de certaines études cliniques et de franchissement d’étapes réglementaires, ainsi que jusqu’à 3,97 milliards de dollars si le Lenvima atteint les objectifs fixés en terme de vente.

A la Bourse de Tokyo, l’action Eisai a bondi de 9,84% à 6.126 yens jeudi.

afp/rp

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