Levothyrox : le cri d’alarme de malades de la thyroïde

De nombreux malades font état d’effets indésirables de ce médicament du laboratoire Merck, un des plus vendus en France. Les autorités sanitaires se veulent rassurantes.

An Egyptian pharmacy employee reaches out to grab a box of medicine in a pharmacy in the capital Cairo on November 9, 2016. President Abdel Fattah al-Sisi and the central bank have come under rising criticism amid an acute dollar crunch which has led to a rise in prices including of medicines, with hundreds of products becoming unavailable or hard to find. / AFP PHOTO / KHALED DESOUKI

Depuis quelques semaines, Sabine (le prénom a été changé), jeune femme de 40 ans, ressent un coup de fatigue, a de gros problèmes de concentration, des troubles intestinaux. Souffrant de thyroïdite de Hashimoto (maladie auto-immune de la thyroïde), elle prend du Levothyrox depuis deux ans. De même, Annie, âgée de 72 ans, a des vertiges, des chutes de cheveux, perd ses mots. Elle prend ce médicament depuis trente ans. Les deux femmes, comme tant d’autres, attribuent ces effets inhabituels à la nouvelle formulation du médicament du laboratoire Merck, effective depuis fin mars 2017.

Trois millions de personnes, dont environ 80 % de femmes, prennent du Levothyrox, l’un médicaments des plus vendus en France – le 8e en pharmacie. Il est prescrit pour corriger l’hypothyroïdie liée à une insuffisance de sécrétion de la glande thyroïde ou à son absence. Ou pour freiner la sécrétion de la TSH, une hormone qui stimule la thyroïde.

Sur les réseaux sociaux, les forums des associations de patients, des milliers de malades se plaignent de ces symptômes gênants, parfois de façon alarmiste. Une pétition lancée par une patiente fin juin a recueilli à ce jour plus de 100 000 signatures, dont plus de 30 000 ces dernières 24 heures. L’Association française des malades de la thyroïde (AFMT) a saisi l’Agence nationale de sécurité nationale du médicament (ANSM), afin que cette nouvelle formule soit arrêtée. Pour répondre aux demandes de patients inquiets, l’ANSM a mis en place un numéro vert mercredi 23 août. Mais celui-ci (0800-97-16-53) est souvent saturé. Vendredi matin, 50 000 appels avaient été reçus, nous indique l’Ansm, ce qui ne veut pas dire 50 000 personnes, précise l’agence. Pour leur répondre, 80 personnes ont été formées, elles étaient 15 le premier jour. « La plupart se pose des questions, a besoin d’être rassurée, un petit nombre rapporte des effets indésirables, principalement des maux de tête et vertiges », constate l’Ansm….

LE MONDE |  • Mis à jour le  |Par Pascale Santi

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