Amiante : l’Italie condamne, la France « blanchit » Eternit

Deux associations, dont l’Association française des victimes de l’amiante (ANDEVA), dénonce le dessaisissement de la juge Marie-Odile Bertella-Geffroy qui avait en charge, depuis sept ans, l’enquête sur la mort d’anciens salariés du groupe Eternit. Pour le président de l’ANDEVA, Pierre Pluta, « d’un côté des Alpes, les Italiens condamnent les empoisonneurs, et de l’autre, en France, on voit les responsables d’Eternit blanchis avant d’avoir été jugés et on dessaisit la juge qui travaillait depuis des années » et « venait de mettre en examen des membres du comité permanent amiante ».
« On voit bien qu’il y a une volonté politique de ne pas faire avancer ces dossiers de l’amiante, de les freiner », a-t-il déclaré à l’AFP. « Ce dossier Eternit est renvoyé aux calendes grecques tel que c’est parti, les victimes seront à deux pieds sous terre que ce dossier n’aura pas encore été instruit, ni les responsables de milliers de morts jugés », a-t-il déploré.

La Fédération nationale des accidentés de la vie (FNATH) exprime, dans un communiqué, son « sentiment d’écœurement » et demande aux politiques de prendre position sur « la possibilité d’un procès pénal de l’amiante en France ». ANDEVA souhaite également que les candidats à la présidentielle s’engagent à « donner les moyens aux magistrats instructeurs de conduire leurs investigations ».

La chambre d’instruction de la cour d’appel de Paris a dessaisi la juge Marie Odile Bertella-Geffroy en décembre sans motiver sa décision. Le même jour, elle avait également annulé six mises en examen de plusieurs dirigeants, levant en particulier celle de Joseph Cuvelier qui dirigea le premier groupe d’amiante-ciment de 1971 à 1994. La juge a été dessaisie de l’ensemble de l’enquête qui concerne cinq usines d’Eternit, aujourd’hui filiale d’Etex.

› lequotidiendumedecin.fr 24/02/2012

Vous aimerez aussi...