Haro sur les grands conditionnements !

La rémunération sur les nouveaux conditionnements de Levothyrox en boîtes de 90 est insuffisante… et ce n’est pas la seule spécialité dans ce cas.

Il y a grand condi­tion­ne­ment et condi­tion­ne­ment tri­mes­triel et la nuance est de taille pour la ré­mu­né­ra­tion des phar­ma­ciens. Sont en ef­fet pa­rus le 24 mai au Jour­nal of­fi­ciel les ta­rifs de rem­bour­se­ment de nou­velles spé­cia­li­tés de Le­vo­thy­rox, en boîtes de 90 com­pri­més, pour tous les do­sages sauf à 25 mi­cro­grammes et 50 mi­cro­grammes, qui étaient, eux, déjà dis­po­nibles en boîte de 90. La FSPF sou­lève le pro­blème sui­vant : ces spé­cia­li­tés ne sont pas consi­dé­rées comme des condi­tion­ne­ments tri­mes­triels par le Co­mité éco­no­mique des pro­duits de santé (CEPS) mais comme des spé­cia­li­tés en grands condi­tion­ne­ments, à l’ins­tar du Per­mixon (ex­trait de pal­mier de Flo­ride), de l’Ari­mi­dex (ana­stro­zole) ou de cer­tains col­lyres. Le CEPS se ba­se­rait sur une liste éta­blie par la Haute Au­to­rité de santé (HAS), dont ne fait pas par­tie la lé­vo­thy­roxine : ne pour­raient être consi­dé­rés comme des condi­tion­ne­ments tri­mes­triels que les grands boî­tages de cer­taines classes thé­ra­peu­tiques comme les an­ti­dia­bé­tiques ou les an­ti­hy­per­ten­seurs.

Ré­mu­né­ra­tion di­mi­nuée

C’est un mau­vais deal pour les phar­ma­ciens : au lieu de tou­cher 2,70 eu­ros d’ho­no­raires de dis­pen­sa­tion, comme pour un condi­tion­ne­ment tri­mes­triel, seul 1 euro par boîte sera ici versé. Et ce n’est pas tout : ces grands condi­tion­ne­ments nui­ront à la per­cep­tion d’autres ho­no­raires, dans le cas par exemple où la lé­vo­thy­roxine est pres­crite sur une or­don­nance com­plexe (0,52 euro d’ho­no­raires) ou dans ce­lui des ho­no­raires pour mé­di­ca­ments spé­ci­fiques, qui se­ront mis en place à comp­ter de 2019. La perte es­ti­mée pour la pro­fes­sion est de « plu­sieurs di­zaines de mil­lions d’eu­ros » d’ici à 2020. Phi­lippe Gaert­ner, qui a déjà in­ter­pellé le ca­bi­net de la mi­nistre de la Santé, Agnès Bu­zyn, étu­die toutes les voies de re­cours pour ré­ta­blir la si­tua­tion. Le pré­sident de la FSPF ap­pelle dans l’in­ter­valle les phar­ma­ciens à ne pas ré­fé­ren­cer ces nou­veaux Le­vo­thy­rox en grand condi­tion­ne­ment. À suivre.

Par Laurent Simon

25 Mai 2018

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