Levothyrox : y a-t-il vraiment des nanoparticules de métal dans la nouvelle formule ?

Mercredi 2 mai 2018 à 18:06 – Mis à jour le jeudi 3 mai 2018 à 6:02Par Thibaut Lehut et Pauline Pennanec’hFrance Bleu

L’Association française des malades de la thyroïde a demandé mercredi à la justice de se pencher sur la présence de nanoparticules de métal dans la nouvelle formule controversée du Levothyrox. Le laboratoire Merck dément, alors que le ministère de la Santé se veut rassurant.

Selon les autorités sanitaires, un demi-million de malades en France, sur quelque trois millions, avaient abandonné ce médicament fin 2017.Selon les autorités sanitaires, un demi-million de malades en France, sur quelque trois millions, avaient abandonné ce médicament fin 2017. © Maxppp –

Présentes dans la nouvelle formule controversée du Levothyrox alors qu’elles n’existaient pas dans l’ancienne, des nanoparticules de métal suscitent des interrogations au sein de l’Association française des malades de la thyroïde (AFMT). Cette dernière demande à la justice, ce mercredi, d’examiner le rôle de ces nanoparticules dans les effets secondaires dénoncés par certains patients. Le résultat des analyses va être transmis à la juge d’instruction de Marseille qui enquête sur des faits de tromperie aggravée, blessure involontaire et mise en danger d’autrui.

Plusieurs dizaines de comprimés analysés

« On met en évidence des nanoparticules avec des alliages fer-chrome, chrome-nickel, fer-chrome-silicium, ferrochrome-aluminium, alors que dans l’ancienne formule il y avait seulement quelques débris d’acier », a en effet expliqué Jacques Guillet, un médecin qui a mené des analyses au profit de l’AFMT. Ce spécialiste de médecine nucléaire a précisé avoir passé sous son microscope et à la spectrométrie « plusieurs dizaines de comprimés » de  Levothyrox nouvelle formule et ancienne formule (aujourd’hui appelée  Euthyrox).

Une « contre-vérité qui ne fait qu’inquiéter les patients »

Le laboratoire Merck a dans la foulée démenti« formellement la présence de nanoparticules » ou de n’importe quel « débris d’acier » dans le médicament Levothyrox. Sur franceinfo, le laboratoire a condamné« avec la plus grande fermeté ce type de contre-vérité et d’effet d’annonce qui ne font qu’inquiéter les patients sans l’étayer d’une quelconque preuve scientifique ».

Que dit le ministère de la Santé ?

La Direction générale de la Santé indique qu’une analyse a été réalisée en janvier dernier, et qu’il y a « des traces de métaux, dans tous les médicaments » à base de lévothyroxine, « dont l’Euthyrox », l’ancienne formule du Levothyrox. Elle assure que « la présence de traces métalliques dans des produits de santé ne représente pas en soi un défaut de qualité ni un risque pour la santé », car les concentrations sont inférieures aux seuils de sécurité.

Pour des raisons toujours inconnues, le changement de  formule en 2017 du Levothyrox, traitement contre l’hypothyroïdie, a provoqué une vague d’effets secondaires (fatigue, maux de tête, insomnie, vertiges, douleurs articulaires et musculaires et chute de cheveux). Selon les autorités sanitaires, un demi-million de malades en France, sur quelque trois millions, avaient abandonné ce médicament fin 2017. Environ 1.200 d’entre eux ont porté plainte contre le fabricant.

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