Après le tremblement de terre, les centrales nucléaires n’auraient pas subi de dégâts

Un « fort » séisme est survenu près de Montélimar, à proximité de plusieurs centrales nucléaires. Des vérifications sont en cours, a assuré EDF qui se veut rassurante.

Centrale nucléaire du Tricastin photographiée en
Centrale nucléaire du Tricastin photographiée en 2017. 

NUCLÉAIRE – “Coucou EDF, merci de préciser que le tremblement de terre n’a eu aucune incidence sur les centrales très proches”. À l’instar de l’ancienne ministre de l’Environnement Corinne Lepage, farouche opposante au nucléaire, plusieurs internautes se demandent si le séisme de magnitude 5,4 observé ce lundi 11 novembre dans la région de Montélimar a eu un impact sur deux sites nucléaires situés à proximité: la centrale du Tricastin et celle de Cruas-Meysse, respectivement à 26 et 23 km de l’épicentre. 

Auprès de plusieurs médias, dont franceinfo et le Dauphiné Libéré, EDF a tenu à rassurer, en assurant qu”‘aucune incidence sur la sûreté des installations ni sur la production d’électricité avec deux tranches qui sont connectées au réseau”, n’avait été repérée. Le fournisseur d’électricité a toutefois précisé que “des vérifications sont en cours sur place, comme le veut la procédure”. 

La préfecture de l’Ardèche a indiqué que ni “le bâtiment du CNPE de Cruas-Meysse” ni “aucun site SEVESO” n’avait été touché. La préfecture de la Drôme a également fait savoir qu’aucun dégât “n’a été recensé sur l’ensemble des installations nucléaires du Tricastin”. En outre, “les réacteurs fonctionnent actuellement conformément à leur programme de production”, a précisé plus tard EDF

Préfet de la Drôme@Prefet26En réponse à @Prefet26 et 7 autres

#Séisme en Drôme Ardèche – le point à 14h00 : une quinzaine d’interventions @sdis26 sont en cours. Aucun dégât n’a été recensé sur l’ensemble des installations nucléaires du Tricastin. Un blessé grave est à déplorer à Montélimar suite à la chute d’un échafaudage.

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5014:20 – 11 nov. 2019Informations sur les Publicités Twitter et confidentialité86 personnes parlent à ce sujet

“Un accident de type Fukushima”

Il faut dire que la situation de ce site très âgé est pour beaucoup une réelle source d’inquiétude. En février 2018, les journalistes Thierry Gadault et Hugues Demeude publiaient une longue enquête pointant “le risque d’inondation catastrophique en cas de séisme, comme l’avait relevé en septembre 2017 l’Autorité de sûreté nucléaire, qui a arrêté d’office le fonctionnement des quatre réacteurs de la centrale en attendant qu’EDF fasse, enfin, les travaux de renforcement de la digue du canal de Donzère-Mondragon”.  

Auprès des deux auteurs de cette enquête, consignée dans l’ouvrage Nucléaire, danger immédiat, le président de l’ASN avait par exemple confié ceci à propos du site du Tricastin: “en cas de séisme fort on pourrait aller vers une situation, avec quatre réacteurs simultanés en fusion, qui ressemble potentiellement à un accident de type Fukushima”. 

Au mois de juin, l’ASN a sommé EDF de réaliser “un renforcement complémentaire” de la digue protégeant la centrale qui a depuis repris du service, les travaux réalisés plus tôt ayant été jugés insuffisants. “EDF a prévu des travaux complémentaires sur cette digue afin qu’elle résiste au séisme extrême défini après l’accident de Fukushima. La décision adoptée par l’ASN le 25 juin 2019 impose la réalisation de ce renforcement au plus tard fin 2022″, prévenait le gendarme du nucléaire.

À noter que l’évaluation de ces travaux se basait sur le plus fort séisme ressenti dans cette zone: un tremblement de terre de magnitude 4,7 survenu en 1873 (et dont l’épicentre se situait à 13 km du site). Le scénario le plus pessimiste de l’ASN prévoyait un séisme de 5,2. Or, celui ressenti aujourd’hui est de 5,4.

À ce jour, ces travaux de “renforcement” n’ont pas été réalisés. A priori sans conséquences, selon EDF, la préfecture de la Drome et l’ANS, qui a assuré ce soir que le séisme n’avait provoqué “aucun dommage apparent”.   

“Il y a des procédures qui existent, dans lesquelles il y a des seuils, et EDF est en train de vérifier si les seuils d’accélération (du sol) ont été atteints”, a déclaré à l’AFP  le directeur des centrales nucléaires à l’ASN, Rémy Catteau, avant d’ajouter: “si ces seuils sont atteints, EDF devra arrêter ses réacteurs pour mener des investigations plus poussées.” 

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