Glyphosate : Bayer a écarté des études montrant sa dangerosité
Des études montrant des effets néfastes du glyphosate ont été écartées par Bayer lors de son processus d’évaluation. – Pixnio / CC / congerdesign
Des études montrant des effets néfastes du glyphosate ont été écartées par Bayer lors de son processus d’évaluation. C’est ce que révèlent mercredi 27 septembre les associations européennes Global 2000 et PAN Europe (Pesticide action network). Elles ont déposé plainte auprès du procureur de la République de Vienne, estimant que cela a influencé l’évaluation des risques réalisée dans le cadre du processus de ré-autorisation du glyphosate.
« La législation européenne prévoit que les fabricants de pesticides doivent faire état de toutes les études sur les effets potentiellement néfastes du glyphosate (…), y compris celles commandées par eux et celles de la littérature scientifique », signalent les ONG dans un communiqué. Or, les ONG ont remarqué que « la demande d’autorisation actuelle de Bayer ne tient pas compte de la majorité des publications indiquant que le glyphosate a des effets nocifs sur le système nerveux (neurotoxicité) ».
Des liens entre glyphosate et autisme
En particulier, deux études manquent à l’appel. La première est une étude épidémiologique, qui montre que les enfants dont les mères ont été exposées au glyphosate pendant leur grossesse sont davantage sur le spectre de l’autisme.
La deuxième est une étude qui avait été commandée par Syngenta (qui fait partie du consortium demandant la ré-autorisation du glyphosate), sur les effets neurotoxiques de la substance. Cette étude a été retrouvée par deux scientifiques suédois. Elle montre « des troubles comportementaux importants chez les jeunes rats dont les mères ont été exposées au glyphosate pendant la grossesse », expliquent les ONG, et ce « à une dose qui est actuellement considérée comme sûre par les autorités de l’UE ».
Alors que les États européens doivent voter sur la ré-autorisation du glyphosate pour dix ans le 12 octobre prochain, les ONG les appellent à la refuser.
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