Sédentarité, écrans, malbouffe… Ce soir, « Zone Interdite » alerte sur la santé des enfants
L’activité physique des jeunes diminue dramatiquement en même temps que leur temps d’écrans explose. Médecins, professeurs de sport alertent sur l’urgence à inverser les courbes. À voir ce dimanche 24 septembre sur M6. Entretien avec la réalisatrice du documentaire.
Voir en plein écranOuest-France Propos recueillis par Sonia LABESSE.Publié le 24/09/2023 à 17h00
Emmanuelle Mesplède est la réalisatrice du documentaire de Sédentarité, écrans, malbouffe : alerte rouge sur la santé des enfants, diffusé ce dimanche 24 septembre dans Zone interdite sur M6. Entretien.
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Pour la pédiatre Anne-Lise Ducanda, les pouvoirs publics n’ont pas pris la mesure du problème des écrans ?
Médecin de PMI (Protection maternelle et infantile) pendant vingt ans, Anne-Lise Ducanda a vu de plus en plus d’enfants présentant des troubles du langage, du comportement, de l’alimentation, qui avaient en commun de passer de nombreuses heures devant les écrans. L’écran prive l’enfant des interactions avec son entourage et son environnement, fondamentales pour son développement cérébral, affectif et moteur. En 2017, elle a publié une vidéo sur les réseaux sociaux pour alerter sur les conséquences de cette surexposition. Et en 2019, elle a ouvert une consultation spécialisée à ce problème de santé devenu majeur.
Elle délivre sans relâche la même prescription : supprimer les écrans, avec des résultats édifiants ?
Nous avons pu filmer la première consultation d’Aya, 2 ans et 4 mois, chez qui la télévision était allumée en permanence, du matin au soir. La fillette n’avait pas prononcé un mot en 45 minutes. Quatre mois sans aucun écran après, elle parlait et interagissait normalement ! Le Dr Ducanda multiplie les conférences, est intervenue devant l’association des maires de France en avril dernier. Elle appelle à une prise de conscience rapide des pouvoirs publics au risque de faire une « génération sacrifiée ». Le temps moyen réel est de 3 h 11 de 0 à 2 ans, 3 h 40 de 3 à 6 ans, 4 h 42 de 7 à 10 et 8 h 23 chez les 11-14 ans !
Le cardiologue François Carré au CHU de Rennes alerte sur le risque d’infarctus précoces
Les effets de la sédentarité ne sont pas visibles tout de suite. Mais l’inactivité physique augmente le taux de graisse et de sucre dans le sang et altère les vaisseaux. Elle engendre résistance à l’insuline, dyslipidémie (cholestérol), adiposité (amas de graisse), hypertension artérielle, les quatre facteurs de l’infarctus du myocarde. Le Professeur François Carré affirme que « nos collégiens d’aujourd’hui préparent leur infarctus à 30 ans » ! Et souligne que l’inactivité physique tue plus que le tabac.
Vous avez filmé l’un des 37 Centres spécialisés de l’obésité au CHU de Caen
La prise en charge des enfants en surpoids diffère de celle des adultes. Les CSO sont des services pluridisciplinaires créées pour eux il y a une dizaine d’années. Il est essentiel d’agir dès l’enfance, car le surpoids se résorbe plus facilement avant la puberté. Au CSO de Caen, le Dr Muriel Laurans demande, elle aussi, à ses patients de délaisser les écrans pour sortir faire du sport. À l’hôpital pédiatrique Robert-Debré à Paris, l’endocrinologue Élise Bismuth a vu arriver un enfant atteint de diabète de type 2 par an, puis deux, trois et aujourd’hui, un par mois.
Le point positif, c’est que les solutions sont simples ?
L’ordonnance est à chaque fois la même. Sortir de « l’addiction à la chaise ». C’est ce qu’a fait l’équipe pédagogique du collège de Tourcoing que nous avons filmé, qui remis les collégiens en mouvement, par des moyens simples et une impulsion collective.
M6 , 21 h 10