Vert de rage : L’Uranium de la colère

Dans la bien nommée série documentaire « Vert de rage », le journaliste Martin Boudot poursuit ses enquêtes pour dénoncer, preuves à l’appui, des pollutions environnementales et sanitaires, en France comme ailleurs. Au programme de la soirée : « L’Uranium de la colère » et « Paraguay, les cultures empoisonnées ». Lundi 7 mars à partir de 21.00 sur France 5.

Vert de rage : L'Uranium de la colère
« L’Uranium de la colère ».© Premières Lignes Télévision

Malgré le titre de la série, et les faits divulgués, susceptibles à chaque fois de soulever notre indignation, Martin Boudot, l’auteur de ces documentaires ô combien nécessaires, n’a rien du militant farfelu. Au contraire, journaliste engagé, il a décidé de soutenir des lanceurs d’alerte, des villageois, des citoyens qui dénoncent les pollutions engendrées par les activités de sociétés implantées en France ou à l’étranger. Ses investigations sur les scandales environnementaux et leurs répercussions sanitaires s’appuient systématiquement sur la science et des analyses en laboratoire qui permettent d’étayer les constatations sur place. On est donc bien au-delà d’un simple dialogue (de sourds) entre les possibles victimes et les éventuels responsables. La première enquête de la soirée nous emmène d’Arlit, au Niger, à Narbonne, dans l’Aude, sur le chemin de l’uranium qui alimente nos centrales nucléaires. Sur les deux continents, africain et européen, des voix s’élèvent pour alerter le public sur les taux de radioactivité, beaucoup trop importants, relevés sur les sites d’exploitation et de traitement du minerai. Quelles en sont les conséquences sur la nature et la santé des populations locales ? En deuxième partie de soirée, direction le Paraguay, en Amérique du Sud, pour découvrir comment la culture du soja transgénique, destiné à nourrir notre bétail, détruit la forêt et empoisonne les enfants.

21.00 L’Uranium de la colère
 

 

À Narbonne, dans l’Aude, des citoyens dénoncent les pollutions de la plus grande usine de conversion d’uranium en Europe, gérée par Orano, le nouveau nom d’Areva. Alimenté par ce minerai provenant notamment d’Afrique, le site rejette des dizaines de milliers de tonnes de déchets, à trois kilomètres du centre-ville. À Arlit, au Niger, dans une région en proie aux attaques terroristes, à proximité d’une immense mine d’uranium, les habitants vivent dans des zones où le taux de radioactivité dépasse celui de la zone interdite de Tchernobyl. Malgré les interdictions, Martin Boudot et l’équipe de Vert de rage, aidés par des scientifiques, enquêtent dans les deux pays et réalisent des dizaines de prélèvements pour en savoir davantage sur les pollutions engendrées par le traitement de l’uranium qui alimente nos centrales nucléaires. Les résultats de leur enquête ont été relayés par les médias et suscité l’intérêt des pouvoirs publics. Après avoir été informés que l’analyse de leurs cheveux révélait une importante exposition à l’uranium, 27 Nigériens, anciens travailleurs de la mine d’Arlit, ont déposé plainte en France contre X pour homicide et blessures involontaires. Une première !

C’est une décharge à ciel ouvert qui se mélange avec notre viticulture, notre patrimoine environnemental. Orano aurait entre 300 et 400 000 m3 de résidus à traiter dans les quarante ans à venir.

Fabrice Hurtado, militant associatif

Je suis très clair sur le sujet, il n’y a aucun impact environnemental autour du site.

Stéphan Jolivet, directeur du site de Malvesi, Narbonne

À l’origine, c’est une région d’éleveurs, mais avec l’arrivée des usines, on a chassé les animaux en même temps que les éleveurs […] on n’a pas tenu compte de la population ; c’est l’uranium qui intéresse les gens.

Almoustapha Alhacen, président d’une ONG, Arlit

21.50 Paraguay, les cultures empoisonnées

Destiné à nourrir le bétail de la planète, les industriels du soja détruisent les forêts du Paraguay pour planter leurs cultures dont les pulvérisations de pesticides empoisonnent la vie des habitants. Sur place, journalistes et chercheurs travaillent pour mieux comprendre la contamination. Ensemble, ils développent une étude scientifique unique sur les dommages génétiques causés sur les enfants exposés à ces substances chimiques. Leurs résultats font les gros titres des médias paraguayens et déclenchent un débat national au Sénat. L’enquête remonte également jusqu’à l’une des sources de la pollution : des producteurs de pesticides comme Monsanto.

Vert de rage : L’Uranium de la colère et Paraguay, les cultures empoisonnées

Série documentaire (2 x 52 min – 2021) – Auteur et réalisation Martin Boudot – Production Premières Lignes, avec la participation de France Télévisions et du Centre national du cinéma et de l’image animée

Vert de rage : L’Uranium de la colère et Paraguay, les cultures empoisonnées sont diffusés lundi 7 mars à 21.00 et 21.50 sur France 5
À voir et revoir sur france.tv  

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