La patiente morte à Lariboisière était considérée comme «sortie» de l’hôpital
Les hôpitaux de Paris ont donné des précisions dans un nouveau rapport d’étape sur les circonstances de la mort de la patiente restée douze heures sur un brancard.
On en sait un peu plus sur les circonstances du décès de la patiente, retrouvée morte mardi matin à l’hôpital Lariboisière, à Paris (Xe), après avoir passé douze heures sur un brancard. Selon les nouveaux éléments communiqués par l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), « la patiente de 55 ans avait initialement cherché à consulter un centre médical mais n’avait pu être reçue, puis elle a été prise en charge par la brigade des sapeurs-pompiers de Paris lundi et amenée au service d’accueil des urgences de l’hôpital Lariboisière vers 18h45. »P
« Elle a été accueillie par l’infirmière d’accueil et d’orientation, enregistrée dans le circuit de prise en charge du service, et orientée en circuit court », ce qui signifie que son cas n’a pas été considéré comme une urgence vitale.
Aucun médecin ne l’a vue
L’AP-HP précise « qu’à 1h20 du matin, après avoir été appelée sans succès, la patiente est considérée comme étant sortie ». Un point crucial. Aucun soignant n’est donc allé vérifier physiquement que la personne était là… ou non. La patiente n’a donc pas été vue par un médecin. « Elle est retrouvée décédée vers 6 heures dans la salle d’attente du service d’accueil des urgences de l’hôpital », ajoute l’institution.
Selon l’urgentiste Patrick Pelloux, délégué syndical à l’Association des médecins urgentistes de France, cette patiente avait été hospitalisée pour « des céphalées et de la fièvre ». « Il faudra comprendre comment ces dysfonctionnements ont été possibles », estime un praticien, bon connaisseur du dossier. Concernant les effectifs, « ils étaient ce jour-là conformes au planning dans un contexte d’activité soutenue », précise l’AP-HP.
Ce service est le plus important de l’Assistance publique parisienne, avec près de 85 000 passages annuels. « 74 postes d’infirmiers étaient prévus pour 2018, dont 4 étaient vacants cet été. Des engagements ont été pris pour recruter rapidement ces quatre postes et en complément, recruter trois infirmiers supplémentaires pour les affecter à la nuit », conclut l’AP-HP. Mais il est précisé aussi que « les équipes y sont régulièrement confrontées à la grande précarité et aux incivilités ».