Levothyrox : 42 malades toulousains vont subir une expertise pour décider leur préjudice d’anxiété

Justice

Les malades ont dû patienter près de deux mois pour connaître la décision. Le tribunal de grande instance de Toulouse a ordonné une expertise aux 42 patients toulousains malades depuis la mise sur le marché du nouveau Levothyrox et qui avaient assigné en référé le laboratoire Merck.

« Pour la première fois, un tribunal ordonne de maintenir l’ancienne formule du Levothyrox mais surtout demande aux experts de dire si la nouvelle formule de ce médicament est responsable du mal-être des malades, explique leur avocat. Me Jacques Levy se dit convaincu « que les 42 malades que je représente n’auront, malheureusement, pas de difficulté à prouver que le nouveau Levothyrox est responsable de leurs malaises et de leurs soucis. » Le tribunal a par ailleurs rejeté toutes les demandes du laboratoire Merck qui concernaient notamment l’incompétence du tribunal.

Chaque patient demandait 30 000 €

42 patients malades de la thyroïde avaient assigné en référé le 10 septembre le laboratoire Merck pour préjudice d’anxiété à la suite de la mise en vente de la nouvelle formule du Levothyrox. Chaque patient réclame 15 000 euros au titre du préjudice d’anxiété et 15 000 euros au titre du préjudice moral. Ils demandent également le maintien de la commercialisation de l’ancienne formule du médicament et souhaitent que le tribunal ordonne une expertise afin de pouvoir fixer le préjudice corporel subi par les patients.

 

« Pendant plusieurs mois, les demandeurs ont souffert de troubles graves dans la totale ignorance des causes de ces derniers. Il est donc manifeste que l’ensemble des victimes a droit à obtenir réparation du préjudice subi, en premier lieu, un préjudice d’anxiété, expliquait le contenu de l’assignation. En n’informant pas les patients des risques que pouvait provoquer le nouveau Levothyrox, il est incontestable que ces derniers ont subi un préjudice moral qu’il convient de réparer ».

Un précédent : le Médiator

Le préjudice d’anxiété a été reconnu pour la première fois par la Cour de cassation en mai 2010 aux bénéfices de salariés exposés à l’amiante. Il y a deux ans, ce préjudice avait aussi été reconnu pour une douzaine de victimes du médicament Mediator. Chaque patient avait reçu 1500 €.

En juin dernier, la cour d’appel de Toulouse avait confirmé la condamnation prononcée en novembre qui ordonnait aux laboratoires Merck de délivrer « sans délai » l’ancienne formule du médicament à 25 patients de Haute-Garonne.

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