Les cobayes marchent pour une reconnaissance des crimes industriels
Organisée par un collectif d’association qui milite pour la « santé environnementale », une marche citoyenne doit partir le 1er mai pour la reconnaissance des « crimes industriels » face aux répercussions de la pollution sur la santé.
«Les cobayes» s’élancent. Au départ de Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône) ce mardi 1er mai, une marche «pour la santé environnementale» doit atteindre Paris le 30 juin. Le collectif associatif «Citoyens, Santé, Environnement» invite les citoyens à participer à un parcours de 1200 kilomètres afin d’interpeller les pouvoirs publics sur la recrudescence des «maladies chroniques liée à la dégradation de l’environnement». «L’objectif est de créer un éveil des consciences», explique au Figaro Sarah Ferrandi, coordinatrice de la marche.
Cette mobilisation citoyenne a germé à l’occasion de l’affaire du Levothyrox initiéepar la députée européenne Europe Ecologie Les Verts, Michèle Rivasi, et de l’Association française des malades de la thyroïde. «Mais le projet de la marche est porté par les associations», défend Sarah Ferrandi. Une centaine d’associations prennent part au projet qui est aussi soutenu par une quarantaine de personnalités scientifiques et politiques comme Jean-Luc Mélenchon ou Olivier Besancenot.
Victimes de «crimes industriels»
Cette marche milite pour la reconnaissance des «crimes industriels». C’est-à-dire la création d’une catégorie juridique qui permettrait «que ce soit les industriels qui prouvent l’innocuité de leurs produits, et non plus les citoyens, pour qu’ils soient condamnés à indemniser les victimes dans le cas contraire», explique Sébastien Barles. La marche réclame une expertise scientifique indépendante, reprochant les «conflits d’intérêts entre les organismes de recherche et les politiques», ainsi que «la mise en place de centres médicaux dédiés aux pathologies environnementales», poursuit Sébastien Barles. «Si le lien de causalité entre la pathologie et la pollution est difficile à prouver», admet l’organisateur, «il s’agit de faire du préventif et non plus du curatif». La pétition qui porte ces revendications compte à ce jour plus de 15.000 signatures.
Une soixantaine d’étapes thématiques dans différentes villes et villages sont prévues tout au long du périple, où les problématiques locales seront abordées: pollution des sols et de l’eau à Marseille, les pesticides à Grenoble, lobbys pharmaceutiques à Lyon… À Fos-sur-Mer ce 1er mai, l’une des villes les plus polluées de France, la marche débutera par une réunion autour de la pollution industrielle.
Et le collectif compte bien porter ses revendications jusqu’au gouvernement. À leur arrivée à Paris le 30 juin, il a demandé à être reçu par «Nicolas Hulot et le ministère de la Santé», raconte Sébastien Barles. Avant de se rendre au Parlement européen les 1er et 2 juillet.