Pourquoi seuls les patients de France sont-ils privés du droit d’accéder à l’ancienne formule du Lévothyrox ?
Santé
Levothyrox : Après les 17 000 signalements, des zones d’ombres subsistent… dont celle-ci :
/ 10 février 2018
Selon l’ANSM et Merck, en 2012, 23 personnes traitées au Lévothyrox présentaient de réels effets indésirables. Pour y remédier et rendre leur médicament plus stable, l’ANSM et Merck décident donc d’une nouvelle formule. Ce qui est louable et témoigne d’une préoccupation emplie d’empathie envers les personnes astreintes à la prise quotidienne de Lévothyrox.
La nouvelle formule, laquelle est — nous disent l’ANSM et Merck — rigoureusement la même quant au principe actif (seuls les excipients diffèrent) est distribuée début mars-avril 2017 sans qu’aucun patient ne soit informé du changement intervenu.
Après 4 mois de milliers de plaintes, l’ANSM et Merck, puis ENFIN Mme Buzyn décident de réagir. Reconnaissant une mauvaise communication de sa part, la ministre met en place un numéro vert pour une meilleure écoute des patients en souffrance. En fait d’écoute, nombre des patients ont eu droit à un minutieux et suspicieux épluchage de leurs “supposées” souffrances.
Après avoir ainsi découragé des milliers de personnes de se soumettre à une enquête de style policière (317 000 personnes ont signé une pétition contre le nouveau Lévothyrox) il reste tout de même 17 000 cas auxquels l’ANSM avoue ne rien comprendre.
L’ANSM et Merck essaient de s’en sortir en affirmant que les effets indésirables ressentis par les 17 000 personnes sont bien connus puisqu’ils rigoureusement les mêmes que ceux éprouvés par les 23 patients dont, en 2012, les maux avaient été jugés suffisamment invalidants pour qu’une nouvelle mouture de Lévothyrox soit mise au point.
Mais, en 2017-2018, les très humains ANSM et Merck changent de “logique”. Si, en 2012, il fallait modifier le Lévothyrox pour le rendre plus sûr, plus stable et sans effets indésirables pour 23 patients incommodés, en 2017-2018, il n’est pas question de fournir l’ancienne formule aux 17 000 patients dont l’ANSM et Merck reconnaissent qu’ils présentent les mêmes souffrances que les 23 patients de 2012.
23 patients en souffrance, vite, vite, tenons-en compte ! (Et c’est très bien).
17 000 patients souffrant des mêmes maux que les 23 de 2012 ? Vite, vite, accusons-les de propager des fake-news, d’être victimes de leurs propres élucubrations, de chercher à se faire du fric en obtenant d’indues indemnisations, etc, alors que les victimes de l’ANSM et Merck ne demandent qu’une seule chose : l’accès à l’ancienne formule du Lévothyrox pour retrouver enfin les conditions d’une vie sans souffrances.
Et la réponse de l’ANSM et Merck est sans appel : n’y comptez pas !
Même si en Espagne, Italie, Suisse, Allemagne (siège de Merck) on distribue toujours l’ancienne formule, les patients français n’y auront pas droit. C’est comme ça et foutez-nous la paix !
Comment pourrait-on admettre cette « exception française » autrement qu’en soupçonnant l’ANSM de se faire l’agent de Merck dans la transformation de la France en un vaste banc d’essai pour la mise au point d’une formule de Lévothyrox dépourvue de lactose destinée, en fait, aux marchés asiatiques et, principalement, celui de la Chine ?
Pourquoi seuls les patients de France sont-ils privés du droit d’accéder à l’ancienne formule du Lévothyrox ?
Jean