Levothyrox : des échantillons de médicaments saisis chez Merck

  • Le 04/10/2017 à 07:00
  • mis à jour à 07:07
Le siège français du laboratoire allemand à Lyon et une usine ont été perquisitionnés hier. Photo Philippe JUSTE

Une perquisition a eu lieu hier au siège français du laboratoire allemand Merck, à Lyon. Ce dernier est le producteur du médicament très controversé, le Levothyrox, dont la nouvelle formule mise sur le marché au mois de mars serait à l’origine de lourds effets indésirables. 9 000 patients malades de la thyroïde se sont manifestés et une soixantaine de plaintes ont été déposées. Face à cette colère, la ministre de la Santé avait annoncé le 15 septembre le retour en pharmacie de l’ancienne formule du Levothyrox.

Une perquisition discrète

Dans les heures qui avaient suivi cette annonce, la justice avait dévoilé l’ouverture d’une enquête préliminaire pour tromperie aggravée, atteintes involontaires à l’intégrité physique et mise en danger de la vie d’autrui. Elle a été confiée au pôle de santé publique du tribunal de grande instance de Marseille.

La perquisition, qui a débuté vers 9 heures et s’est terminée un peu avant 19 heures, a été menée par une dizaine de gendarmes de l’office central de lutte contre les atteintes à l’environnement et à la santé publique (OCLAESP) et de la Section de Recherches de Lyon, en présence de deux magistrats marseillais. Pas de voitures sérigraphiées toutes sirènes hurlantes, ni d’arrivée en force. Deux établissements, le siège lyonnais, et une unité de stockage située à Meyzieu, ont été visitées. La société Merck a simplement déclaré « qu’elle souhaitait collaborer pleinement pour soutenir le travail des enquêteurs et leur fournir tous les renseignements utiles ».

Selon nos informations, des échantillons ont été saisis, ainsi qu’une masse importante de documentation, puisque l’objectif principal est de vérifier si le médicament est en conformité avec les autorisations de mise sur le marché. La société Merck a simplement déclaré qu’elle avait collaboré « activement ».

Cette mesure d’investigation est en quelque sorte l’acte fondateur d’une enquête. Un long travail d’exploitation attend maintenant les enquêteurs spécialisés sur les questions de santé publique. Aucune responsabilité de l’entreprise n’a, pour le moment, été établie.

Xavier Breuil

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