« Tchernobyl Day », 26 ans après…
En 2010 l’Académie des sciences de New York consacre un dossier aux effets sanitaires de la catastrophe de Tchernobyl. Les conclusions parlent de près d’un million de morts à Tchernobyl.
« Aujourd’hui des centaines de milliers d’habitants du nord de l’Ukraine, du sud de la Russie et du Bélarus vivent dans un environnement contaminé (notamment du Césium 137). Les radioéléments présents dans l’alimentation (lait, poisson, gibier…) s’accumulent jour après jour dans l’organisme des enfants, provoquant des pathologies très graves (cardiovasculaires, endocrines…), liées notamment à l’atteinte des défenses immunitaires et des organes vitaux » explique le groupe Stop Nucléiare Besançon qui a décidé de s’associer aux journées internationales d’action. 143 actions sont programmés dont 110 en France.
Besançon : « Les enfants et le nucléaire »
A Besançon, les membres du collectif auront un crédo : « Regarder la vérité en face » avec une photo des enfants de Tchernobyl et de Fukushima. Les manifestants sont appelés à se vêtir de noir et des militants distribueront un fascicule de 4 pages sur les effets du nucléaire sur la santé des enfants. « Nous nous mobilisons pour réclamer la sortie du nucléaire et la transition vers un autre modèle énergétique, sobre et renouvelable ». explique le groupe dans un communiqué.
Energie : le Japon et l’Ukraine renforcent leur solidarité nucléaire
Vingt-six ans presque jour pour jour après l’accident nucléaire de Tchernobyl (Ukraine), treize mois après celui de Fukushima (Japon) et alors que l’énergie nucléaire demeure synonyme d’apocalypse aux yeux de millions de leurs concitoyens, le Japon et l’Ukraine vont renforcer leurs relations. Une résolution en ce sens vient en effet d’être adoptée par la Chambre japonaise des Représentants du Parlement.
Un quart de siècle après, les effroyables conséquences du cataclysme de Tchernobyl se font toujours sentir. Tout a été dit et écrit sur ce drame dangereusement minimisé par les autorités de l’époque – l’Ukraine appartenait alors à feu l’URSS -, dû à une défaillance humaine et dont le bilan exact demeure impossible à établir. La gestion de la crise en particulier a été grandement décriée partout dans le monde. Et pour cause : lui-même informé sur le tard, le Kremlin s’est ensuite employé à rassurer les habitants qui pouvaient encore l’être et la communauté internationale, alors même que les données désastreuses s’accumulaient, tandis que des dizaines de milliers de « nettoyeurs » étaient chargés d’une mission épique contre un ennemi invisible et insaisissable.
L’histoire s’est en quelque sorte répétée l’an passé avec l’accident de la centrale de Fukushima-Daiichi, consécutif au tremblement de terre et au tsunami du 11 mars 2011 et lui aussi de niveau 7 sur l’échelle de l’INES (International Nuclear Event Scale). Insuffisamment protégée contre les catastrophes naturelles, l’unité nippone et des dizaines de milliers de riverains ont payé au prix fort la passivité de l’exploitant TEPCO (Tokyo Electric Power COmpany), qui vu sa situation économique actuelle a de quoi se mordre les doigts de s’être montré aussi désinvolte en matière de sûreté.
S’ils n’ont pas pour autant tiré un trait définitif sur l’atome, l’Ukraine et le Japon ont tout de même tiré des enseignements de leurs atermoiements respectifs et des drames passés. Évoquant judicieusement les expériences « catastrophiques » qu’ont connu les deux pays, qui ont décidé de soutenir « la paix mondiale », la résolution précitée consiste notamment en un développement de leur partenariat en perfectionnant « la réponse post-accidents aux urgences nucléaires », rapportent nos confrères d’Enerzine. Elle constitue en quelque sorte un aboutissement, après l’échange de « bons procédés » qui a fait suite aux accidents de Tchernobyl et de Fukushima.
Les pouvoirs publics ukrainiens ont ainsi dépêché dans l’archipel des appareils de mesure des radiations, des équipements personnels de protection, des couvertures et des fournitures médicales. Un effort salué par le Secrétaire général des Nations Unies Ban Ki-moon, cité par Enerzine et qui a également « félicité l’Ukraine pour avoir fourni des experts afin d’aider le Japon à surmonter les conséquences de la catastrophe (de Fukushima) ». Très attendue, la construction du nouveau sarcophage de Tchernobyl – l’actuel, originellement provisoire, est loin de présenter toutes les garanties nécessaires sur le plan de la sécurité – débutera le 26 avril prochain, jour du vingt-sixième anniversaire de l’accident. Le démantèlement de la centrale de Fukushima-Daiichi, lui, nécessitera entre trente et quarante ans d’après les estimations officielles.
L’Ukraine et le Japon savent aussi bien l’un que l’autre que les répercussions d’une catastrophe nucléaire s’étalent sur plusieurs décennies. Raison de plus pour s’entendre et s’entraider.