Corse : Lueur d’espoir pour les malades de la thyroïde
Corse ; Lueur d’espoir pour les malades de la thyroïde
Journal ARRITI numéro2055 20 septembre 2007
La commission spéciale Tchernobyl, mise en place par la Collectivité Territoriale de Corse planche depuis juin 2006 sur les modalités techniques nécessaires à la réalisation d’une enquête épidémiologique indépendante suite au passage du nuage radioactif en mai 1986. Son objectif a pour but de démontrer qu’il existe un lien de cause à effet entre la catastrophe de Tchernobyl et l’explosion que l’on constate de certaines maladies… Présent aux premières réunions du groupe de travail chargé d’établir les critères de l’appel d’offres, le Ministère de la Santé a terni par sa présence la qualité des débats et la progression du projet. Face aux nombreuses protestations indépendants (les docteurs Fauconnier et Gabrielli, notamment) mais aussi d’élus (jean-Guy Telamoni pour Union, Naziunale,Josette Risterucci pour le groupe communiste), Jean-Louis Albertini, Président de la commission, a fini par prendre une sage décision: l’exclusion des travaux de la commission des fonctionnaires de l’État et de l’Observatoire Régional de la Santé. Era ora !
Les Docteurs Gabrielle et Fauconnier ont été désignés pour rédiger le projet du futur appel d’offres européen. Les choses devraient donc rapidement se concrétiser: une fois visé par la commission, le document sera soumis aux amendements et au vote des élus de la CTC en décembre prochain. Arritti était présent aux réunions du groupe de travail.
Rappelons brièvement les enjeux de la future enquête épidémiologique: – il est important de pouvoir prendre en compte l’ensemble des pathologies dans le cahier des charges. Toutes les maladies liées à la thyroïde: nodules, maladies auto-immunes, et cancers seront donc prises en compte. C’est une décision fondamentale pour la future enquête.
– Malheureusement les autres pathologies pouvant être radio-induites, comme par exemple la leucémie ne seront pas prises en compte. En effet, l’absence de registre des cancers dans l’île et le coût élevé des études, n’autorisent pas une étude approfondie
de toutes les maladies pouvant avoir un lien avec la catastrophe. Néanmoins, les membres du groupe de travail n’écartent pas la possibilité d’étendre leurs travaux aux maladies du sang si les résultats s’avèrent Positifs pour la thyroïde.
– Il est nécessaire de tenir un registre des cancers. Celui-ci permettrait en effet d’identifier l’origine environnementale des pathologies, de faire un état des lieux de la situation sanitaire dans l’île et de prévenir au maximum la survenue des maladies cancéreuse. La commission a sollicité Annie Sacco, Médecin épidémio logiste de renom, pour estimer le coût de la tenue d’un registre des cancers en Corse: 200.000 Euros par an.
Qu’en est-il de la volonté politique de faire toute la lumière sur les conséquences sanitaires de la catastrophe de Tchernobyl ? Au départ, la majorité territoriale UMP n’était rnue, que par la crainte de déplaire à Paris,. D’où l’intégration à la commission des représentants des organismes d’État pourtant impliqués dans le mensonge de Tchernobyl… Puis, sous la pression médiatique d’une part, des élus nationalistes à l’assemblée et des représentants de la société civile d’autre part, les lignes ont bougé. Dans un premier temps, la décision d’ordonner une enquête épidémiologique a été une avancée considérable pour la recherche de la vérité. Aujourd’hui, la volonté qui s’est exprimée fait l’unanimité « sein du groupe de travail. Lors de la dernière réunion, les élus toutes tendances confondues sont même montés conjointement au créneau pour exprimer leur doute quant à la validité des travaux de l’Inserm et de l’Institut National de Veille Sanitaire. Les mentalités ont donc changé. Après un an de débat animé, les élus ont désormais pris conscience de la mauvaise foi des services de l’État dans cette affaire et du mensonge orchestré via les ministères, et notamment via le Ministère de la Santé, La commission a même abordé pour la première fois l’indemnisation des victimes.
Reste une autre question: peut-on être certain que les services de l’État ne pourront pas participer à l’appel d’offres européen? Elle est importante pour s’assurer de la validité et de l’impartialité de l’enquête épidémiologique. Lors de sa visite à Aacciu, en juillet 2006, le Ministre de la Santé, Xavier Bertrand, s’était engagé publiquement pour que l’État ne réponde pas à l’appel d’offres… Xavier Bertrand n’occupe plus aujourd’hui ce poste au sein du gouvernement Fillon. Par précaution, la commission de la CTC devrait donc rédiger un cahier des charges strict restreignant certaines candidatures, c’est-à-dire, spécifiant que les futurs candidats ne devront pas avoir été partie prenante des mesures et travaux scientifiques réalisés au printemps 1986..
Il faut rester vigilant mais tout ceci est de bon augure pour la suite. Souhaitons que le même esprit de recherche de la vérité préside lors
du débat à l’Assemblée de Corse, en décembre prochain. •
ASSEMBLEE DE CORSE
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DELIBERATION N° 06/80 AC DE L’ASSEMBLEE DE CORSE
PORTANT ADOPTION D’UNE MOTION RELATIVE AUX RETOMBEES EN CORSE DE LA CATASTROPHE DE TCHERNOBYL
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SEANCE DU 10 AVRIL 2006
L’An deux mille six, et le dix avril, l’Assemblée de Corse, régulièrement convoquée s’est réunie au nombre prescrit par la loi, dans le lieu habituel de ses séances, sous la présidence de M. Camille de ROCCA SERRA, Président de l’Assemblée de Corse.
ETAIENT PRESENTS : Mmes et MM.
ALBERTINI-COLONNA Nicolette, ALIBERTINI Rose, ALLEGRINI-SIMONETTI Marie-Dominique, ANGELINI Jean-Christophe, BIANCARELLI Gaby, BIANCUCCI Jean, BIZZARI-GHERARDI Pascale, BUCCHINI Dominique, CASTELLANI Pascaline, CHAUBON Pierre, COLONNA Christine, COLONNA-VELLUTINI Dorothée, DOMINICI François, FILIPPI Geneviève, GALLETTI José, GORI Christiane, GUERRINI Christine, GUIDICELLI Maria, LECCIA Jean-Pierre, LUCIANI-PADOVANI Hélène, MARTINETTI Jean-Charles, MATTEI-FAZI Joselyne, MONDOLONI Jean-Martin, MOZZICONACCI Madeleine, NIVAGGIONI Nadine, OTTAVI Antoine, PANUNZI Jean-Jacques, PIERI Vanina, PROSPERI Rose-Marie, RICCI Annie, RISTERUCCI Josette, de ROCCA SERRA Camille, SANTONI-BRUNELLI Marie-Antoinette, SCIARETTI Véronique, SCOTTO Monika, SIMEONI Edmond, SISCO Henri, STEFANI Michel, SUSINI Marie-Ange, TALAMONI Jean-Guy
ETAIENT ABSENTS ET AVAIENT DONNE POUVOIR :
M. ALBERTINI Jean-Louis à M. de ROCCA SERRA Camille
M. ALESSANDRINI Alexandre à M. DOMINICI François
Mme ANGELI Corinne à Mme BIANCARELLI Gaby
Mme BURESI Babette à Mme GORI Christiane
M. CECCALDI Pierre-Philippe à Mme LUCIANI-PADOVANI Hélène
Mme DELHOM Marielle à M. OTTAVI Antoine
M. LUCIANI Jean-Louis à Mme ALIBERTINI Rose
Mme NATALI Anne-Marie à Mme SUSINI Marie-Ange
Mme RICCI-VERSINI Etiennette à M. LECCIA Jean-Pierre
ETAIENT ABSENTS : MM.
GUAZZELLI Jean-Claude, MARCHIONI François-Xavier.
L’ASSEMBLEE DE CORSE
VU la loi n° 82-213 du 2 mars 1982 relative aux droits et libertés des communes, des départements et des régions, 2
VU la loi n° 83-663 du 22 juillet 1983 complétant la loi n° 83-8 du 7 j